Les femmes fontaines, un orgasme au plaisir profond…

Être femme fontaine, ça peut être gênant
Une femme fontaine expulse du liquide au moment de l’orgasme. On qualifie parfois ce phénomène d’éjaculation féminine. Et justement, pour le couple, c’est parfois concrètement difficile : « Ma femme est très gênée, elle place toujours une serviette sur le drap quand on fait l’amour » explique Yves. « Car quand ce phénomène se produit, elle arrose carrément le lit. Parfois, la serviette ne suffit pas, on doit changer les draps… Pourtant, moi, ça ne me gêne pas, car je sais que c’est un signe de grand plaisir. Mais elle a tendance à se sentir honteuse. »
Être femme fontaine, c’est donc à la fois devoir faire face à une réalité concrète à gérer, et pourtant bénéficier d’une réaction sexuelle intense source de grande jouissance.
Comment se présente ce fluide des femmes fontaines ?
Au moment de l’orgasme, qui entraîne chez la femme des contractions involontaires de la zone génitale, du liquide est expulsé en saccades. Ce liquide ne provient pas du vagin ; il sort de l’urètre, donc du même orifice que l’urine. Pourtant, c’est un liquide transparent, qui n’a pas la même odeur que l’urine. Il peut être expulsé en petites quantités, ou parfois en quantités vraiment importantes, formant un véritable jet.
Qu’est-ce qui déclenche ce phénomène de femmes fontaines ?
Cette éjaculation féminine est déclenchée par l’orgasme. Environ 10 % des femmes ont déjà connu ce phénomène, régulièrement pour certaines, et de manière occasionnelle pour d’autres. Toutes les femmes s’accordent à reconnaître que cet évènement est lié à un très grand plaisir, un lâcher-prise plus important qu’habituellement, à une confiance en l’amant. Un certain nombre d’hommes savourent ce phénomène, car il leur semble attester de leur qualité d’amant exceptionnel !
Sur le plan mécanique , il semble que cet orgasme particulier puisse surtout être déclenché par la stimulation du point G, zone du vagin située à l’avant, et relativement proche de son entrée, à environ 3 à 4 cm de profondeur seulement.
Femmes fontaines, mais d’où vient ce liquide ?
La première hypothèse est qu’il vient des glandes para urétrales (ou glandes de Skène) que l’on qualifie aussi de « prostate féminine ». Ce sont de petites glandes situées autour de l’urètre qui sécrètent un fluide particulier. Il est probable qu’une partie du liquide expulsé par les femmes fontaines provienne de cette source. Cependant, l’explication ne semble pas suffisante. En effet, ces glandes para urétrales sont de toutes petites glandes qui ne pourraient jamais fournir une quantité de liquide suffisante pour provoquer le phénomène de jet de certaines femmes fontaines. Il semble donc que le reste du liquide provienne de la vessie. La stimulation du point G stimule l’urètre sous la vessie, et inhiberait un réflexe vésical, aboutissant à une expulsion en plusieurs jets.
Pourtant, une question persiste le liquide expulsé ne ressemble pas à de l’urine. Est-ce parce qu’il contient du fluide des glandes para urétrales, ou est-ce que pendant l’amour, les reins fabriqueraient un liquide différent de l’urine. Ces questions restent ouvertes et la recherche en sexologie a encore bien des questions sur lesquelles travailler…
Sources
Kilchevsky, A., Vardi, Y., Lowenstein, L. and Gruenwald, I. (2012), Is the Female G-Spot Truly a Distinct Anatomic Entity?. Journal of Sexual Medicine, 9: 719–726.
Jannini, E. A., Whipple, B., Kingsberg, S. A., Buisson, O., Foldès, P. and Vardi, Y. (2010), Who's Afraid of the G-spot?. Journal of Sexual Medicine, 7: 25–34.
Cartwright, R., Elvy, S. and Cardozo, L. (2007), ORIGINAL RESEARCH—women’s sexual health: Do Women with Female Ejaculation Have Detrusor Overactivity?. Journal of Sexual Medicine, 4: 1655–1658.