Les chiens me font peur : que faire ?

Publié par Aude Dion
le 13/04/2015
Maj le
4 minutes
Autre
Vous avez un « radar » à chiens, les voyez avant tout le monde et changez de trottoir quand vous en apercevez un au loin ? Vous évitez les parcs et forêts de peur d'y croiser un maître et son compagnon à quatre pattes ? Bref, les chiens vous font peur ? Bonne nouvelle : l’angoisse n'est pas une fatalité !

D'où vient la peur des chiens ?

La peur des chiens peut trouver son origine dans un événement traumatisant comme une morsure. Mais il arrive souvent que cette angoisse n'ait pas de fondement connu. « La peur peut être intense et très difficile à vivre même en l'absence d'élément déclencheur », observe Bénédicte de Villers, fondatrice de l'ASBL Canimôme, un centre éducatif et thérapeutique spécialisé dans les relations avec les chiens.

Dans tous les cas, la peur des chiens peut peser sur le quotidien des personnes qui en souffrent. « Elle conduit à éviter les situations perçues comme à risque », explique Bénédicte de Villers. Les balades dans les bois ou sur la plage, les randonnées, la course à pied ou les dîners chez des amis qui ont un toutou peuvent s'apparenter à un véritable cauchemar pour les personnes qui craignent les chiens. Sans compter qu'éviter l'objet de sa peur entretient, voire renforce, cette crainte. Un cercle vicieux qu'il paraît difficile d'enrayer s'installe alors.

Comprendre les chiens pour en avoir moins peur

« Il est normal de se montrer prudent envers les chiens », indique Bénédicte de Villers. « Mais chez les personnes qui ont la phobie de ces animaux, l’angoisse est très souvent disproportionnée par rapport à la situation. La plupart du temps, ces personnes connaissent mal les chiens. Elles éprouvent des difficultés à interpréter correctement leur comportement. »

Mieux comprendre le langage des chiens peut donc déjà aider à atténuer la peur. « A priori, un chien n'attaque pas sans raison », explique Bénédicte de Villers. « En schématisant, on peut dire qu'un chien est susceptible de se montrer agressif quand on cherche à entrer en contact avec lui alors qu'il n'a pas envie d'être approché ou quand il se sent menacé. En général, il ne mord pas immédiatement : il va d'abord reculer, retrousser ses babines, grogner, abaisser son arrière-train. Dans ces cas-là, il convient d'être très prudent et d'adopter la bonne attitude. »

Peur des chiens : adopter les bons gestes

Comment se comporter face à un chien ? « En restant le plus calme possible », résume Bénédicte de Villers. Mais ce n’est pas évident quand l’angoisse est là… Concrètement, qu'est-ce que cela implique ?

Avec un chien inconnu qui se montre familier :

  • Se laisser renifler par le chien : c'est sa manière à lui de faire connaissance.
  • Éviter les gestes brusques.
  • Parler au chien pour lui dire bonjour.

Si l'on est face à un chien qui se montre menaçant :

  • Ne pas bouger : rester immobile est la meilleure attitude à avoir pour se protéger. Pas de gestes brusques, ni de cris, qui peuvent ressembler à une menace pour le chien et risquent donc d’entraîner des morsures.
  • Ignorer le chien, ne pas le fixer droit dans les yeux.
  • Ne pas tourner le dos au chien et ne surtout pas se mettre à courir. Par jeu ou par instinct, les chiens sont tentés de poursuivre les personnes qui courent.
  • Se protéger autant que faire se peut en interposant un sac, un cartable ou autre entre l'animal et soi.

Comment surmonter sa peur des chiens ?

Quand la peur des chiens se fait pesante et qu'elle envahit le quotidien, le recours à une aide extérieure, proposée par un professionnel, peut s'avérer d'une grande utilité. « Il est possible d'améliorer la situation assez rapidement, en quelques semaines », indique Bénédicte de Villers.

Les approches cognitives et comportementales ont notamment prouvé leur efficacité pour résoudre ce type de problème. Le principe ? Désamorcer le réflexe de peur à la vue d'un chien en travaillant sur les croyances et les cognitions et enrayer le cercle vicieux « peur - évitement - entretien de la peur » en s'exposant de manière construite et progressive à l'objet de sa peur.

Sources

Bénédicte de Villers, fondatrice de l'ASBL Canimôme.

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