La syphilis, la gonococcie… toute une éducation à faire sur les MST

La syphilis et la gonococcie, le retour
Qui se souvient encore de la dénomination exacte de "dermatologue-vénérologue" ? Ces spécialistes sont les plus à même de soigner les maladies dites vénériennes ou MST. Pourtant, selon un sondage mené à l’occasion de cette 1ère journée (2) seuls 4% des 18-35 ans consulteraient un dermatologue en cas de doute !
La syphilis et la gonococcie, ces infections qui semblent d’un autre temps font un retour en force depuis les années 2000, en France et en Europe (1). « 1000 nouveaux cas de syphilis en 2014 ont été comptabilisé par les dispensaires CeGIDD*, un chiffre éloigné de la réalité, fait remarquer le Dr Roland Viraben, chef de service de dermatologie et médecine sociale au CHU de Toulouse. 4000 cas par an serait une estimation plus juste ».
MST, des connaissances qui laissent à désirer
Le SIDA (96 %), l’herpès génital (76 %), la syphilis (75 %) ou les poux pubiens (63 %) sont facilement identifiés comme des MST par les 18-35 ans. Néanmoins, « le grand public et les jeunes en particulier ne connaissent pas les MST, regrette le spécialiste. Par exemple, moins de 20 % des 18-35 ans connaissent la gonococcie, les condylomes ou le chancre mou. Ni les hépatites B et C, ni les papillomavirus ou la chlamydia ne sont reconnues comme MST par plus de la moitié d’entre eux ». A l’inverse, l’hépatite A, le psoriasis, la lèpre, la tuberculose ou encore la maladie de Crohn sont considérés à tort comme des MST par 37 %. Plus préoccupant, 70% ignorent ou interprètent mal les signes d’une MST (brûlure, écoulement, ulcération) et 30% n’imaginent pas que les symptômes de contamination puissent être invisibles.
Des comportements inappropriés en cas de doute
15% des jeunes interrogés n’informeraient pas leur partenaire sexuel en cas de signes de MST et 26 % essaieraient de trouver une solution par eux-mêmes. De plus, une part non négligeable craint des risques de contamination là où il n’y en a pas ou très peu : 27 % pensent pouvoir être contaminés en utilisant la brosse à dent de quelqu’un, 22 % que les MST sont uniquement transmissibles par les voies sexuelles, et un peu plus de 15 % craignent de se faire tatouer ou de contracter une MST chez le dentiste.
9% pensent qu’il suffit de se laver à l’eau, au savon, à la Bétadine (9%) après un rapport non protégé, 8% que la pilule contraceptive protège des MST tout comme les crèmes spermicides (10%).
Réaction encourageante, 73% demanderaient un dépistage du VIH avant de se passer de préservatif avec leur partenaire.
Un site et une application pour s’informer
Le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues lance deux outils d’information :
- Une application gratuite MSTRisk, sur App store et Google play, où l’entrée se fait par le biais des symptômes.
- Le site internet MSTprevention.com contenant le BA-BA essentiel sur les MST (transmission, signes d’alerte, protection, trouver un dermatologue etc.).
Sources
* Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic www.cegidd.fr ; (1) InVS ; BEH du 02/03/2016 ; (2) Sondage réalisé par Harris Interactive pour le SNDV du 22 au 29 février 2016 par un questionnaire en ligne (500 Français de 18 à 35 ans)
D’après un entretien avec le Dr Roland Viraben, chef de service de dermatologie et médecine sociale au CHU de Toulouse et le dossier/conférence de presse consacré à la 1ère journée Nationale d’information et de prévention sur les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST), le 22 mars 2016 (Paris)