La phobie se soigne

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 24/04/2006
Maj le
3 minutes
Autre
Phobie sociale, peur des araignées, claustrophobie, sont des craintes irrationnelles qui empoisonnent la vie de milliers de personnes. Il faut savoir que les traitements existent et que la thérapie cognitivo-comportementale est particulièrement efficace. Dans ce contexte, il semblerait que la prise de cortisone offre une aide supplémentaire au traitement de la phobie.

Phobie : quand la peur devient irrationnelle

La phobie se définit par la crainte angoissante, irrationnelle et excessive d'une situation, d'un objet ou d'une action. Parmi les phobies les plus communes, on trouve la peur des espaces ouverts et de la foule (agoraphobie), la peur des lieux clos (claustrophobie), la peur des situations sociales (phobie sociale), la peur de commettre un acte agressif ou choquant (phobie d'impulsion), la peur de rougir (éreutophobie), la peur de certains animaux (araignées, serpents), etc. Les phobies font partie des symptômes les plus répandus des névroses.Si les anxiolytiques et les antidépresseurs peuvent apporter une aide, le traitement repose sur la psychanalyse et la thérapie cognitivo-comportementale. L'efficacité de cette dernière est aujourd'hui bien reconnue. Très globalement, celle-ci consiste à reproduire la situation de peur dans des conditions de calme et à apprendre à la surpasser.

Phobie : la cortisone peut-elle aider la thérapie cognitivo-comportementale ?

Selon une étude récente, l'administration de cortisone réduirait la sensation de peur qui angoisse les phobiques. Ainsi, en association avec des techniques d'exposition à l'objet de la phobie au cours de thérapie cognitivo-comportementale, le traitement par cortisone pourrait aider à l'extinction de la peur phobique. Rappelons que la cortisone est une hormone libérée au cours des situations de stress. On sait également que des taux élevés de cortisone altèrent la montée des émotions. Il était donc normal de se demander dans quelle mesure l'administration de cette hormone est capable de moduler la sensation de peur et donc la phobie.

Phobie sociale et phobie des araignées

Cette hypothèse a été testée sur deux groupes de volontaires phobiques, craignant les situations sociales ou les araignées. Les arachnophobes ont été confrontés à une photo à six reprises sur une période de quinze jours. Une heure avant chaque séance, ils recevaient une dose de corticoïde ou un placebo, excepté lors de la première et la dernière exposition, lesquelles servaient de référence. Ce traitement par cortisone s'est accompagné d'une nette diminution de la peur durant plusieurs jours. De la même façon, les personnes atteintes de phobie sociale ont reçu de la cortisone ou un placebo, une heure avant une mise en situation phobique : un discours non préparé et un calcul mental face à un public. La sensation de peur décrite par les sujets et l'anxiété étaient moindres avec le traitement par cortisone. Les auteurs en concluent que la cortisone favorise l'abaissement du seuil de la peur phobique et facilite la mémorisation des nouvelles expériences correctrices. La cortisone semble avoir inhibé le rappel de souvenirs désagréables associés à l'objet phobique. Cette hormone pourrait ainsi se révéler utile lors des thérapies cognitivo-comportementales.

Sources

Proc. Natl. Acad. Sci., 103 : 5585-90, 2006.

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