J’ai survécu à un cancer colorectal

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 13/04/2015
Maj le
4 minutes
belle femme d'âge mûr avec un joli cadeau
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Troisième cancer le plus fréquent, le cancer colorectal est aussi le deuxième le plus meurtrier. Pourtant, dépisté et pris en charge précocement, on peut en guérir dans 9 cas sur 10. Nous avons interrogé une patiente de 52 ans qui s’est sortie de son cancer colorectal. Voici son témoignage.

Dans quelles circonstances avez-vous appris être atteinte du cancer colorectal ?

Juste passé la cinquantaine, et après une épreuve émotionnelle douloureuse (perte de ma mère suite à un cancer), j’ai commencé à développer divers symptômes, tels que des vomissements et des diarrhées aigües. J’ai donc consulté mon généraliste qui m’a adressée auprès d’un spécialiste pour réaliser une cœlioscopie virtuelle. C’est ainsi qu’une tumeur a été décelée.

Mi-janvier 2014, j’ai subi une hémicolectomie droite (ablation de la partie droite du côlon), suivie d’une chimiothérapie (2 jours tous les 15 jours en hôpital de jour) pendant 6 mois. J’ai également été suivie pour une éventuelle CHIP (chimio-hyperthermie intra-péritonéale), puis pour une cœlioscopie exploratrice, mais (ouf) celle-ci ne s’est pas avérée nécessaire…

Pendant toute la durée de la chimiothérapie, j’ai continué à travailler grâce à mon employeur qui a fait le nécessaire pour venir me chercher tous les matins et me ramener le soir, ce qui m’a évité une très grande fatigue.

Depuis la fin de mon traitement, j’ai repris une vie tout à fait normale, même si je suis très gênée par des paresthésies aux mains et aux pieds (fourmillements, absence de sensibilité…).

Comment avez-vous réagi ?

Étant donné que je ne ressentais pas vraiment de douleurs, mais seulement des vomissements et des diarrhées, je pensais souffrir de gastroentérites à répétition. Lorsque mon médecin m’a annoncé que cela pouvait être cancéreux, j’ai été totalement sous le choc, je ne m’y attendais pas. C’est tombé comme un couperet… Mais j’ai pris sur moi, je me suis dit : « Lorsqu’il faut y aller, faut y aller ». D’autant plus que je n’ai aucun antécédent familial de cancer colorectal à ma connaissance.

Quelles ont été les étapes marquantes de votre traitement ?

L'ablation du côlon et la chimio ont bien été marquantes, mais je dois vous avouer que je n'ai pas eu mon mot à dire...

La durée de la chirurgie a dû être d'environ 4 heures, me semble-t-il. Je suis descendue le matin au bloc et ne suis revenue dans ma chambre que dans l'après-midi. Les effets secondaires ont été ceux d'une opération : tiraillements, etc. Pas d'angoisse particulière, ni de préparation mentale spéciale avant l’opération.

Avec le recul, je dirais que j'étais une coquille de noix sur l'océan : je me suis laissée porter par le corps médical en qui j'avais une totale confiance.

La douleur fut supportable et je n'en ai pas gardé un souvenir si terrible...

J'ai dû être arrêtée un mois en tout (opération et convalescence). Je suis ensuite retournée travailler et là je dois vous dire que mon "patron" a été d'un secours inespéré car il a mis à ma disposition le matin et le soir sa voiture et son chauffeur, et c’est un vrai luxe de ne pas avoir à prendre les transports quand on est à peine rétablie. Mais je souhaitais retourner travailler au plus vite, car c’est un excellent remède pour ne pas ruminer !

En ce qui concerne les tâches quotidiennes, elles se sont réduites au minimum du minimum. Mon fils et son amie m'ont aidée, mais si le ménage n'était pas fait, et bien tant pis.

Je pense avoir bien supporté la chimio, sauf en mai, à mi-traitement à peu près, car j'ai eu un vrai "coup de barre" : un matin je n'ai pu me lever.

J'ai également été suivie à l’hôpital par un professeur, car j'avais deux nodules près de la tumeur initiale. Le "cercle médical" chargé de mon cas n'était pas unanime sur le fait que ces nodules puissent provenir de la tumeur elle-même. J'ai donc subi une nouvelle coloscopie exploratrice et là, les médecins n'ont rien trouvé d'anormal.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Toujours très bien et il sera parfait quand les effets secondaires de la chimio (fourmillements dans les pieds et les mains, absence de sensations) seront finis. Malheureusement il n'y a dans mon cas pas de traitement qui fonctionne, et les médecins ne peuvent donner aucun délai pour les voir se terminer.

J'ai essayé l'auriculothérapie, l'acupuncture et un traitement par médicaments, mais rien n'y a fait. J'ai d'ailleurs arrêté les médicaments qui me procuraient plus de désagréments que de bénéfices…

En ce qui concerne mon fils, je pense qu'il faudra qu'il se fasse suivre, mais les médecins m'ont rassurée : il ne s’agissait pas d’un type de cancer "héréditaire".

Je reste confiante dans l'avenir et je ne pense pas avoir d'angoisse particulière vis-à-vis de ma maladie.

Quels conseils donneriez-vous ?

Même si vous pensez ne rien avoir, car vous ne ressentez aucune douleur ou que vous n’avez aucun antécédent comme dans mon cas, dépistez-vous à partir de vos 50 ans. Cela peut vous éviter bien des tracas...

Et restez toujours optimiste lors de cette période !

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