Fausses couches répétées au cours du premier trimestre de la grossesse
Quand parle-t-on de fausses couches à répétition ?
On parle classiquement de fausses couches à répétition après au moins trois fausses couches spontanées.
Mais c'est dès la deuxième fausse couche que l'on commence à s'inquiéter et à se poser des questions. A fortiori si ces deux échecs sont consécutifs et si les circonstances sont similaires. La notion de répétition est importante car elle permet de se poser la question d'une cause sur laquelle on peut potentiellement agir.
Des causes multiples
- Les causes d'échec précoce répétitif de grossesse sont multiples. Les anomalies chromosomiques sont souvent citées, mais elles sont rares. Leur diagnostic est assez facile car il suffit d'étudier les chromosomes (caryotype) de l'embryon récupéré lors de la fausse couche. En cas d'anomalie, on étudie le caryotype des deux parents.
- Les anomalies de l'immunité chez la mère sont également un facteur de fausse couche. En effet, une grossesse n'a pas les mêmes gènes que l'organisme maternel, puisqu'ils sont un mélange des gènes maternels et paternels. La tolérance d'une grossesse par l'organisme maternel nécessite donc une certaine baisse de l'immunité, or certaines maladies dites auto-immunes provoquent un dysfonctionnement de l'immunité (production inadaptée d'anticorps). Le lupus est une de ces maladies.
- Les anomalies hormonales telles que l'hyperthyroïdie, le déficit en progestérone et le diabète mal équilibré sont des causes de fausse couche.
- Les malformations de l'utérus congénitales ou acquises (fibromes ou accolements) peuvent empêcher l'œuf de s'implanter correctement.
- Les infections vaginales à certains germes.
- L'insuffisance rénale.
- L'alcool et le tabac consommés régulièrement sont des causes bien connues de fausses couches, malheureusement souvent associées.
Quel bilan faut-il faire ?
Le bilan de fausses couches répétées est basé sur la recherche des causes précédemment citées. Il comprend également une recherche détaillée des antécédents de la famille et du conjoint. Les circonstances précises et le terme de la grossesse arrêtée sont également importantes. Une cause est ainsi retrouvée dans bien moins de la moitié des cas. A noter que des troubles de la coagulation peuvent aussi constituer une origine.
Quels traitements ?
Quand il s'agit d'un déséquilibre hormonal, celui-ci doit être traité comme par exemple l'équilibrage d'un diabète. Il en va de même pour une infection vaginale (antibiotiques pour la femme et pour son conjoint afin d'éviter une réinfection mutuelle par voie sexuelle). Quand on suspecte une anomalie chromosomique, on peut faire un diagnostic pré-implantatoire (recherche des anomalies génétiques avant implantation de l'œuf dans l'utérus).
Enfin, il ne faut pas oublier l'aspect psychologique et l'état dépressif souvent présent, qu'il convient également de traiter.