Grandes manoeuvres autour du diabète de type 2

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 26/11/2001
Maj le
3 minutes
Autre
Bernard Kouchner se mobilise contre le diabète. Autour d'un « plan diabète » articulé en cinq points essentiels, le ministre délégué à la Santé vise à enrayer cette épidémie en pleine expansion. Plus de 18 millions d'euros seront engagés dès 2002 afin de prévenir cette maladie. Au programme : promouvoir une alimentation équilibrée, renforcer son dépistage, encore très loin d'être optimal en France, améliorer l'organisation et la qualité des soins, développer l'éducation thérapeutique des patients. Un plan d'envergure !

Une maladie insidieuse

Le diabète de type 2, également dit « diabète gras », est une maladie qui avance à bas bruits et qui s'associe à de nombreux facteurs de risque. En effet, 60% des patients diabétiques présentent une obésité, 50% souffrent d'une hypertension artérielle et 30% sont traités pour une mauvaise régulation des lipides. Côté complications, 30% souffrent d'une maladie coronarienne, 30% d'une atteinte rénale, 20% d'une neuropathie et 20% d'un trouble oculaire. Rappelons qu'en France, le diabète est la 1ère cause de dialyse rénale. Très souvent, ces complications inhérentes au diabète se développent silencieusement, à tel point que les patients ignorent leur maladie. Ainsi, lorsque le diagnostic est posé, le diabète évolue déjà en moyenne depuis sept ans.

Une prise en charge bien définie

Pourtant, nous disposons aujourd'hui de recommandations de bonnes pratiques cliniques et biologiques formulées par l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé (ANAES), et l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), mais il semblerait qu'il existe comme une faiblesse dans leur application. Selon certaines enquêtes, 59% des patients ne bénéficient pas du dosage de l'hémoglobine glyquée, 61% n'ont pas eu d'examen ophtalmologique, 89% ne bénéficient pas d'un dosage de la micro-albuminurie. Cependant, une stratégie d'échanges confraternels entre médecins conseils et médecins généralistes suffirait à renverser considérablement ces chiffres.

L'éducation des patients est primordiale

Il est démontré qu'un diabétique ayant reçu une éducation sur sa maladie modifie ses comportements, lesquels se répercutent très favorablement sur son état de santé et sur sa qualité de vie. Dans cet objectif, un plan national d'éducation thérapeutique a été annoncé.

Les pompes à insuline désormais prise charge

Depuis novembre 2001, les pompes à insuline sont prises en charge financièrement par l'Assurance Maladie. Ce progrès va permettre à un plus grand nombre de patients dont le diabète ne peut être équilibré par des multi-injections d'insuline d'avoir accès à ce traitement.

L'obésité au pilori

L'obésité fait le lit du diabète. Elle affecte 10% des adultes et 12% des enfants de moins de 12 ans. L'état nutritionnel est un déterminant majeur dans le développement des maladies métaboliques comme le diabète et l'obésité. A partir d'un terrain génétique propre à chaque individu, il existe un équilibre entre la quantité et la qualité de l'alimentation et les dépenses énergétiques associées à l'exercice physique.Afin d'améliorer l'état de santé de l'ensemble de la population, un programme national nutrition/santé est en place depuis 2001 pour 5 ans. Il vise notamment la réduction de 20% de la prévalence de l'obésité de l'adulte et l'arrêt de la progression de celle de l'enfant.

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