Focus sur les substituts nicotiniques : 10 questions / réponses

Peut-on devenir dépendant aux substituts nicotiniques ?
Seuls quelques rares cas de dépendance aux substituts nicotiniques ont été rapportés. Ce phénomène est probablement lié aux différents modes de diffusion de la nicotine entre substituts nicotiniques (lent et progressif) et cigarette (shoot de nicotine à chaque bouffée). Notez bien que cette exceptionnelle dépendance est beaucoup moins dangereuse que celle de la cigarette : la nicotine seule ne donne ni cancer ni infarctus.
Quels sont les symptômes d’un surdosage en substituts nicotiniques
Diarrhées, nausées, insomnie, palpitations, bouche pâteuse, impression d’avoir trop fumé, etc. Ces symptômes indiquent qu’il faut revoir légèrement à la baisse le dosage des substituts nicotiniques, sans être dangereux pour autant.
Peut-on fumer avec un patch ?
Alors que les substituts nicotiniques oraux (gommes, comprimés ) peuvent être utilisés dans le cadre d’un arrêt progressif (diminution du nombre de cigarettes fumées), les patchs sont plutôt réservés à l’arrêt complet du tabac. Si malgré tout, on fume une cigarette tout en portant un patch, la santé n’est pas mise en danger. On s’expose uniquement à des symptômes de surdosage. En revanche, si l’on craque pour une cigarette alors que l’on porte un patch, c’est que celui-ci est probablement sous-dosé.
En pratique, mieux vaut craquer pour une cigarette ponctuelle et poursuivre ensuite son programme de sevrage, que d’enlever son patch et abandonner !
Les substituts nicotiniques sont-ils contre-indiqués chez certaines personnes ?
Les substituts nicotiniques sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 15 ans, chez les non-fumeurs et en cas d’hypersensibilité à l'un des constituants.
Certaines maladies nécessitent un avis médical et une surveillance médicale : c’est le cas de l’insuffisance hépatique et/ou rénale sévère et de l’ulcère gastrique ou duodénal en évolution.
Il faut savoir par ailleurs que les substituts nicotiniques peuvent augmenter ou diminuer les effets de quelques médicaments (diurétique, insuline, bêtabloquants…). Donc si vous suivez un traitement, par mesure de précaution, demandez l’avis de votre médecin.
La nicotine contenue dans les substituts nicotiniques est-elle la même que celle des cigarettes ?
La nicotine contenue dans les substituts nicotiniques est la même molécule que celle des cigarettes. C’est son mode de diffusion qui diffère. Avec les substituts nicotiniques, la nicotine diffuse lentement dans la circulation veineuse à travers la peau pour les patchs ou la muqueuse buccale pour les comprimés ou les gommes. Avec la cigarette, une grande quantité de nicotine est soudainement inhalée, pénétrant dans les voies pulmonaires avant de provoquer un véritable shoot de nicotine dans le cerveau. Pire, près de 4000 substances toxiques pénètrent en même temps dans l’organisme, à cause de la combustion du tabac.
Peut-on utiliser des substituts nicotiniques pour diminuer et non pour arrêter la cigarette ?
Les substituts nicotiniques sont recommandés pour stopper tout tabagisme, mais également pour diminuer la quantité de cigarettes fumées. C’est une façon de prendre confiance en soi avant de se lancer dans l’arrêt définitif, en réalisant que l’on peut se passer de certaines cigarettes et gérer sa consommation.
À partir de quel âge peut-on utiliser des substituts nicotiniques ?
On peut utiliser des substituts nicotiniques à partir de 15 ans. Mais il faut demander à son médecin ou pharmacien les substituts nicotiniques qui conviennent le mieux aux plus jeunes.
Les femmes enceintes peuvent-elles utiliser des substituts nicotiniques ?
Le tabac est tellement dangereux pour le fœtus que toute cigarette non fumée pendant une grossesse est une victoire, quitte à utiliser des substituts nicotiniques. Les substituts nicotiniques ont donc été autorisés chez les femmes enceintes et allaitantes, mais uniquement sous contrôle médical.
Chez les femmes dépendantes qui allaitent, il est recommandé d’utiliser les gommes et les comprimés juste après la tétée et de ne pas en prendre pendant les deux heures qui précèdent la tétée suivante.
Peut-on être allergique au patch ?
Une réaction locale est possible mais rare. Il s’agit d’une simple réaction cutanée, qui peut disparaître en changeant de marque de patch.
Peut-on combiner patch et gommes ?
Cette combinaison est même conseillée aux fumeurs fortement dépendants. Les patchs diffusent lentement tout au long de la journée afin de prévenir les envies de fumer, tandis que les gommes ou comprimés répondent au craving (besoin soudain d’une cigarette). Les deux modes se complètent.
Les gommes se mâchent-elles comme des chewing-gums ?
Il n’est pas question d’utiliser les gommes comme des chewing-gums. Après avoir été sucées, les gommes doivent être mâchées très lentement et en respectant des pauses. Quant aux comprimés, il ne faut pas les croquer, mais les laisser fondre sous la langue.
Pour en savoir plus
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) : www.inpes.sante.fr.
Tabac Info Service : www.tabac-info-service.fr ou 3989.
Sources
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), guide pratique « J’arrête de fumer, des méthodes pour y parvenir », mai 2011, www.inpes.sante.fr.