Et si dormir rendait intelligent ?

Publié par Dr Catherine Solano
le 21/04/2004
Maj le
2 minutes
belle jeune femme dormant tout en étant couché dans son lit confortablement et joyeusement l'aube du soleil sur son visage
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« En général, les gens ne dorment pas assez. Et c'est une véritable épidémie », affirme John Shneerson du Papworth Hospital à Cambridge. Son avis est appuyé par une étude scientifique. Il s'agissait de trouver la solution d'un problème mathématique en ayant ou non dormi.

On demande aux volontaires de cette étude d'appliquer une règle mathématique pour trouver, à partir d'un nombre, un autre nombre. Huit heures plus tard, on leur révèle qu'il existe un truc beaucoup plus simple pour trouver la solution et on leur demande de le rechercher.

Les volontaires qui ont dormi pendant ces huit heures sont deux fois plus nombreux à trouver le truc ! Ceux qui ont passé une nuit blanche sont aussi mauvais que ceux qui ont travaillé toute la journée et qui ont été interrogés le soir.

Que faut-il en conclure ? Que le sommeil est positif pour les dons mathématiques ? Sans doute, mais surtout qu'il ne faut jamais négliger de dormir suffisamment. Pendant notre sommeil, des réaménagements se produisent dans notre cerveau. Ils permettent une approche beaucoup plus sereine et efficace des problèmes que nous rencontrons.

Alors, quand on sait que 23% des jeunes de 16 ans sont réveillés en pleine nuit au moins une fois par semaine, par leur téléphone portable, on se demande quels résultats ils pourront fournir le lendemain en cours de maths ! Et que dire si les cours de maths, au lieu d'avoir lieu le matin sont placés en fin de journée ! Peut-être faudrait-il proposer une mini-sieste de 30 minutes avant chaque contrôle, puisque cela semble une durée suffisante pour enclencher les réaménagements cérébraux bénéfiques ! Est-ce une raison suffisante pour proposer l'installation de dortoirs au collège et au lycée ?

Sources

Wagner, U.,Gais, S., Haider, H., Verleger, R. & Born, J. Sleep inspires insight. Nature, 427, 352 -355 , doi:10.1038/nature02223 (2004).

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