Contre l’endométriose, mangez plus d’oméga-3 et moins d'acides gras trans !

L’endométriose, une affection gynécologique qui touche une femme sur dix environ
L’endométriose se manifeste par de violentes douleurs pelviennes, des règles abondantes et peut parfois entraîner une infertilité, notamment lorsqu’elle est diagnostiquée tardivement, ce qui est fréquemment le cas puisque le diagnostic est souvent porté après 10 ans d’évolution.
L’endométriose est due à une prolifération de la muqueuse de l’utérus, l’endomètre, en dehors de sa localisation habituelle : col utérin, trompes, ovaires, vagin… Au gré des variations hormonales, cette muqueuse qui se trouve normalement dans l’utérus provoque des saignements abondants et douloureux, susceptibles d’endommager les tissus situés à proximité.
Endométriose : le rôle de l’alimentation
Les causes de cette localisation anormale de l’endomètre restent mystérieuses. C’est pourquoi on s’attache à rechercher des facteurs de risque modifiables. Des études ont déjà suggéré le rôle de l’alimentation. Ainsi, la consommation de viande semble favoriser l’endométriose, tandis qu’inversement, une consommation importante de légumes verts et de fruits diminue le risque d’endométriose. On a également remarqué que la consommation d’huile de poisson améliore les symptômes de l’endométriose.
Afin de poursuivre les investigations dans ce domaine des acides gras, des chercheurs se sont intéressés aux quelque 70.000 infirmières américaines recrutées dans la célèbre étude Nurse’s Health Study II. Grâce à des questionnaires, il a été possible d’évaluer précisément leur consommation en matières grasses.
Oui aux oméga-3, non aux acides gras tans !
Il n’existe pas de relation entre le risque d’endométriose et la consommation totale en graisses. Les chercheurs ont alors séparé les différents types d’acides gras, notamment les acides gras saturés trans (issus d’un procédé industriel et connus pour leurs effets négatifs sur santé) et les oméga-3 (bénéfiques dans plusieurs domaines de la santé).
On observe ainsi que les femmes ayant les consommations les plus élevées en oméga-3 voient leur risque d’endométriose diminuer de 22%.
Inversement, celles qui ont les consommations les plus élevées en acides gras trans, présentent un risque d’endométriose accru de 48%.
Comment expliquer ces associations ? Contrairement aux oméga-3, les acides gras trans ont des effets pro-inflammatoires, ce qui pourrait favoriser la constitution de l’endométriose.
En conclusion, à tout point de vue, et même pour prévenir l’endométriose, voire diminuer les symptômes en cas d’endométriose déjà constituée, mieux vaut consommer les bonnes graisses, en privilégiant les oméga-3 et en évitant les acides gras trans.
La prévention de l’endométriose est un argument supplémentaire pour inciter les industriels à ne plus utiliser d’acides gras trans dans leurs produits et préparations. Ou encore mieux, pour inciter les décideurs à voter une loi interdisant l’utilisation des acides gras trans…
Dans tous les cas, l'endométriose est une maladie potentiellement très douloureuse aux conséquences désatreuse. Des douleurs intenses pendant les règles et les rapports sexuels doivent rapidement améner à explorer cette piste afin de dépister une éventuelle endométriose à un stade précoce et de la traiter.
Sources
Missmer S. et coll., Hum Reprod. 2010 Jun;25(6):1528-35. Epub 2010 Mar 23.