Certains médicaments à haute dose associés à un risque accru de démence

Consommés à haute dose et sur une longue période, certains médicaments pourraient augmenter le risque de développer une démence comme la maladie d’Alzheimer, chez les personnes âgées.Il s’agit de médicaments exerçant une activité anticholinergique comme certains antidépresseurs, somnifères ou antiallergiques.
© Istock

Antidépresseurs, somnifères, antiallergiques peuvent augmenter le risque de démence

Cet avertissement est le résultat d’une étude américaine ayant porté sur 3.500 personnes âgées de plus de 65 ans alors indemnes de toute démence. Au terme de l’étude, soit 7 ans plus tard, les chercheurs ont remarqué une fréquence accrue de démence chez les sujets qui ont pris à haute dose et durant de longues périodes certains médicaments. Tous avaient en commun d’exercer une action anticholinergique, c’est-à-dire inhibant un neurotransmetteur cérébral, pouvant donc perturber le fonctionnement entre neurones et entraîner des troubles de la mémoire, de l’apprentissage et de l’activité musculaire.

Les médicaments anticholinergiques incriminés étaient le plus souvent des antidépresseurs, des somnifères, des antihistaminiques contre l’allergie ou encore des antimuscariniques contre l’incontinence urinaire.

À titre d’exemple, dans cette étude, 10 mg/jour de doxépine, 4 mg de chlorphéniramine ou 5 mg d'oxybutynine pendant plus de 3 ans sont des prises médicamenteuses qui ont été associées à un risque accru de développer une démence.

L’autre mauvaise nouvelle est que ces effets ne semblent pas réversibles à l’arrêt du traitement.

En revanche, la bonne nouvelle est que la plupart de ces médicaments peuvent être remplacés par d’autres spécialités agissant différemment, mais tout aussi efficacement, contre l’anxiété, l’insomnie, la dépression ou l’allergie.

Que retenir en pratique ?

  • Qu’il n’est jamais anodin de prendre un médicament.
  • Qu’il faut toujours prendre un médicament à la dose la plus faible efficace et durant le laps de temps le plus court possible.
  • Qu’il faut régulièrement faire réévaluer la pertinence de ses ordonnances par son médecin.
  • Qu’il faut également se méfier des médicaments en vente libre, nombre d’entre eux étant aussi des anticholinergiques. Vous devez donc systématiquement indiquer à votre médecin tous les produits consommés en automédication.
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Source : Gray SL. Et coll., JAMA Intern Med. 2015 Jan 26. doi: 10.1001/jamainternmed.2014.7663, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25621434.