Cancer du rein : une nouvelle thérapie

Recherche intensive autour du cancer
Dans le domaine du cancer, les progrès, concernant aussi bien le dépistage que les traitements, ont été considérables au cours des dix dernières années et les chercheurs poursuivent très activement leurs travaux. Un des domaines aujourd'hui très explorés est la thérapie moléculaire ciblée, dont l'objectif est de mettre au point de nouvelles molécules encore plus spécifiquement dirigées contre les cellules tumorales. En effet, les traitements actuels présentent l'inconvénient de détruire à la fois les cellules cancéreuses et les cellules saines avoisinantes.
Thérapie moléculaire ciblée
Deux nouveaux médicaments viennent de prouver dans des essais cliniques leur efficacité et leur spécificité contre des cancers du rein avancés, chez des malades pour lesquels les solutions thérapeutiques étaient quasiment inexistantes.Le Sutent® (sunitinib), des laboratoires Pfizer, dont la commercialisation a été autorisée aux États-Unis par la FDA (l'agence américaine de réglementation des médicaments), a été testé chez 750 malades souffrant d'un cancer du rein avancé. La prise d'une dose quotidienne de ce médicament fait régresser la tumeur dans 50% des cas. Le volume de la tumeur a été diminué de 25%, contre 5% avec les traitements classiques. Cet effet a été obtenu grâce au mode d'action particulier de la molécule. En effet, celle-ci détruit spécifiquement les cellules tumorales en attaquant les vaisseaux sanguins qui les alimentent. Ainsi privées des substances nutritives sanguines nécessaires à leur développement, les cellules cancéreuses meurent. Le second médicament, dénommé Temsirolimus (CCI-779), a été mis au point par les laboratoires Wyeth. Les malades traités voient leur durée de vie augmenter, passant de 7,3 mois à 10,9 mois, et ils récupèrent une qualité de vie appréciable.D'autres molécules, comme ici capables de détruire les vaisseaux sanguins dont dépendent la survie et le développement des cellules cancéreuses, sont à l'essai contre d'autres types de cancers. Les premiers résultats contre le cancer de l'estomac sont prometteurs. Là encore, il s'agit d'un cancer très difficile à traiter avec les traitements classiques.
Rappel sur ce mortel cancer du rein...
Dans la majorité des cas, le cancer du rein touche des personnes de plus de 50 ans. Certains facteurs de risque ont été clairement identifiés, comme le tabagisme, l'hypertension et l'excès pondéral. Une des particularités de ce type de cancer est qu'il évolue pendant longtemps sans aucun symptôme apparent. C'est ainsi qu'il est souvent découvert tardivement, lorsque la tumeur est déjà à un stade avancé et fortuitement, à l'occasion d'un examen clinique prescrit pour une autre raison médicale. Toutefois, le premier signe d'alerte est la présence de sang dans les urines. Il faut également savoir que le cancer du rein est peu sensible à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Le traitement est essentiellement chirurgical. En dehors du cas d'une tumeur détectée précocement, très localisée et de petite taille (ce qui est plutôt rare), le pronostic n'est pas très bon : 95% des personnes souffrant d'un cancer du rein décèdent dans les 5 ans qui suivent le diagnostic. Heureusement, c'est un cancer rare et on peut agir en diminuant ces facteurs de risque : arrêt du tabac, tension artérielle contrôlée, lutte contre le surpoids avec une alimentation équilibrée et une bonne hygiène de vie.