Cabines de bronzage : vrai / faux sur les UV artificiels

De nombreuses idées reçues planent sur les UV artificiels délivrés en cabine de bronzage, banalisant cette pratique et contribuant à son expansion. Préparation de la peau au soleil, synthèse de vitamine D, cancer de la peau, prévention et traitement de certaines maladies, etc. Sachez démêler le vrai du faux et sauver votre peau.
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Sommaire

Les cabines de bronzage délivrent un rayonnement riche en UVA et pauvre en UVB.

Vrai.

Les UVB étant considérés comme responsables des coups de soleil, on pense ainsi éliminer les risques de cancer cutané. Or les données récentes montrent que les altérations de l’ADN des cellules de la peau, qui sont à l’origine des tumeurs malignes cutanées, apparaissent pour des doses de rayonnements UVB inférieures à celles déclenchant un coup de soleil.

On ne risque pas de coup de soleil ni de brûlure dans une cabine à UV.

Faux.

Des cas de brûlures ont été rapportés. En effet, les rayons émis dans les solariums ont un rendement énergétique largement supérieur au rayonnement solaire naturel et peuvent de ce fait entraîner en très peu de temps des brûlures graves chez des individus particulièrement sensibles ou photosensibilisés, par la prise de médicaments par exemple.
Il faut savoir que la sensation de chaleur n’est pas perçue par l’utilisateur car les lampes sont dépourvues de la partie infrarouge du spectre solaire. Or une séance dans une cabine de bronzage UV en France correspond à une exposition de même durée au soleil de midi sur une plage des Caraïbes sans protection solaire.

Les séances d’UV préparent la peau au soleil.

Faux.

C’est l’épaississement de la peau induit par les UVB qui constitue une protection ultérieure contre les rayons du soleil. Or les lampes de bronzage délivrant un rayonnement pauvre en UVB, la pigmentation de la peau obtenue n’est pas associée à un épaississement de l’épiderme et ne prépare donc pas la peau au soleil.

Les UV artificiels accélèrent encore plus le vieillissement de la peau que les UV naturels.

Vrai.

Si l’on fréquente les cabines UV dans un but esthétique, il faut savoir que les expositions répétées aux UV (solaires et artificiels) s’accompagnent après 10 à 20 ans de l’apparition de taches, de rides et d’un amincissement de la peau. Cette accélération du vieillissement cutané est plus marquée avec les UV artificiels car ils sont plus riches en rayonnements UVA, lesquels en pénétrant plus profondément dans la peau, l’altèrent davantage.

5% des mélanomes sont attribuables à l’utilisation des cabines de bronzage.

Vrai.

Les mélanomes sont les cancers de la peau les plus agressifs et ce sont ceux qui ont le plus augmenté au cours des 20 dernières années, phénomène attribuable à la mode du bronzage. Mais avec le bronzage en cabine, l’Académie nationale de médecine redoute encore un accroissement dramatique à court terme du nombre de décès par mélanome.

Les UV artificiels délivrés en cabine de bronzage sont cancérigènes pour l’homme.

Vrai.

Ils ont été classés en 2009 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) comme agents cancérogènes certains pour l’homme.

Les UV protègent des cancers du sein et du côlon.

Faux.

Le niveau de preuve est très limité et les études épidémiologiques montrant un effet protecteur des UV vis-à-vis des cancers non cutanés (sein, côlon, prostate) sont critiquables, l’effet pouvant être expliqué par d’autres facteurs (style de vie, sensibilité individuelle…). En revanche, le pouvoir cancérigène sur la peau est, lui, avéré !

Les UV en cabine nous aident à faire le plein de vitamine D.

Faux.

Notre organisme ne produit de la vitamine D que sous l'action des UVB. Les UVA étant majoritaires dans les solariums, ces derniers n'y contribuent pas ou très peu (trop peu par rapport au risque de cancer cutané). Selon le Circ, pour un individu à peau claire, une exposition au soleil de midi pendant 5 à 10 minutes, 2 à 3 fois par semaine, des avant-bras et du visage, est suffisante pour produire lors d’une journée ensoleillée la vitamine D nécessaire à l’organisme. L’apport supplémentaire lorsqu’il est nécessaire doit être fourni par voie orale.

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Source : Académie nationale de médecine, communiqué de presse du 29 mai 2013. Institut national de veille sanitaire (InVS), BEH n°18-19, 22 mai 2012.