Une bonne décision rend-elle toujours heureux ?

Devoir prendre une décision, c'est une situation dans laquelle nous nous trouvons souvent. Nous hésitons, et nous finissons par trancher. Mais comment savoir si nous avons fait le bon choix ? Et va-t-il nous apporter un sentiment de bonheur ?
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Le bonheur : signe de bonne décision ?

C'est une idée très répandue. Si vous prenez une décision qui est bonne, vous le savez car elle vous rend heureux. Par exemple, « Je suis très heureuse, car nous avons décidé de nous marier. Je nage dans le bonheur » exprime Juliette. Au contraire, Adèle s'inquiète : « Nous devons bientôt nous marier et cela m'angoisse. Plus le mariage approche et plus je me sens stressée ». Si une jeune fiancée ressent ce type de sentiment, c'est peut-être qu'elle fait fausse route et elle devrait certainement se demander si ce mariage est un bon choix. Alors, effectivement, quand une décision nous angoisse, il est important de s'interroger pour savoir si l'on n'est pas en train de faire une erreur.

La vie est rarement aussi simple...

Pourtant, la vie n'est pas si simple. Notre sentiment intérieur n'est pas le seul baromètre valable. Car nous sommes très souvent devant des choix où il n'y a pas une bonne et une mauvaise solution. Elisabeth, elle, a déjà 3 enfants. « Je suis devant un choix difficile. Nous ne souhaitons plus d'enfants mon mari et moi, car ce serait extrêmement difficile vu notre situation. Je suis très opposée à l'avortement qui pour moi serait un acte terrible. Et j'ai une contre-indication à la pilule. J'ai donc un stérilet, mais je dois le faire enlever car j'ai un fibrome… Alors, je suis finalement devant un choix très simple : avoir un enfant non désiré, risquer une IVG, ou bien faire une ligature des trompes. Pour moi, le choix est vite fait, c'est la ligature. » Elisabeth subit donc cette intervention après avoir réfléchi plusieurs mois avec son mari. Pourtant, ce n'est pas facile. « L'intervention s'est bien passée, mais pour moi, ça a été horriblement difficile d'accepter le fait que je n'étais plus fertile, que je ne pourrai plus jamais avoir d'enfants. J'ai pleuré pendant un an, régulièrement quand j'étais toute seule. Il m'a fallu un an pour ne plus déprimer. Pourtant, je n'ai jamais remis mon choix en cause. C'était la meilleure des solutions. » Ainsi, Elisabeth a fait un choix qui n'était pas heureux pour elle, tout en jugeant que c'était pourtant un bon choix. Nous sommes régulièrement devant un tel cas de figure. Nous devons nous décider entre plusieurs possibilités dont aucune n'est agréable. Et logiquement, nous choisissons la moins mauvaise et nous en assumons les conséquences. Elisabeth n'a jamais regretté son choix. Comme l'exprime Gérard Tixier (1) dans un merveilleux livre « Eloge de la déprime », « une décision peut à la fois nous ébranler profondément et être absolument nécessaire ». Car un choix implique à la fois un élan positif vers notre choix et une perte, celle des autres choix. Et c'est cette perte que nous devons assumer en choisissant. Elisabeth perd sa fertilité, et même si l'on ne souhaite plus d'enfant, c'est une perte pour son être, pour sa féminité. Il n'est pas possible de le nier et il lui a fallu du temps pour accepter cette perte.

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Source : (1) " Éloge de la déprime " aux éditions Milan, un petit livre succulent qui explique qu'osciller entre bonheur et déprime, c'est la vie, et qu'à vouloir gommer les moments de bas, nous gommons aussi la montée en altitude vers le bonheur.