Arrêter de fumer : une manifestation précoce de la maladie de Parkinson

Une étrange relation entre le tabac et la maladie de Parkinson
Des études antérieures ont déjà souligné une relation entre absence de tabagisme et risque de développer la maladie de Parkinson. En effet, il y a proportionnellement moins de fumeurs parmi les patients parkinsoniens que dans la population générale et parmi les anciens fumeurs, ceux qui ont eu du mal à se sevrer développent moins la maladie de Parkinson que ceux qui ont réussi sans difficulté.
Les conditions de sevrage tabagique pourraient donc refléter précocement le risque ultérieur de souffrir de Parkinson. Or plus le dépistage de cette maladie est précoce, plus les traitements se révèlent efficaces…
Arrêter de fumer : plus facile pour les malades de Parkinson
Au cours de cette étude, près de 3.700 personnes, dont la moitié atteinte de la maladie de Parkinson, ont été interrogées. Voici les trois principales conclusions :
En conclusion, arrêter de fumer aisément, a fortiori pour un fumeur de longue date, pourrait être une manifestation précoce de la maladie de Parkinson.
L’enjeu : traiter le plus tôt possible
Disposer de signes précoces est important car une fois installée, cette maladie est difficile à guérir. En revanche, nous disposons de médicaments pouvant ralentir ou prévenir les symptômes. Ils doivent donc être administrés le plus tôt possible pour en maximiser l’efficacité.
Hélas la maladie de Parkinson reste trop souvent diagnostiquée tardivement, lorsque les symptômes moteurs caractéristiques sont déjà bien présents.
Pourtant, selon une étude qui vient d’être publiée dans le Lancet Neurology, des symptômes peuvent être décelés jusqu’à 5 ans avant le diagnostic : tremblements, troubles de l’équilibre, constipation, hypotension artérielle, dysfonctions érectiles et urinaires, vertiges, fatigue, dépression, anxiété, perte de l'odorat. Deux d’entre eux seraient même présents 10 ans avant : les tremblements et la constipation.
Une association d’indices pour diagnostiquer plus tôt la maladie de Parkinson
Si l’on pouvait identifier d’autres indices annonciateurs, comme cela semble être le cas pour le sevrage aisé au tabagisme, leur association permettrait de déceler plus tôt les personnes à risque de développer la maladie de Parkinson, lesquelles pourraient alors avantageusement bénéficier de traitements préventifs…
Sources
Ritz B. et al., Neurology, 2014; 83: 1396-402. doi: 10.1212/WNL.0000000000000879. Schrag A. et al., Lancet Neurol., 2014; 14 : 57-64.