Alzheimer Infantile : qu’est-ce que la maladie de Niemann-Pick type C ?

La maladie de Niemann-Pick type C est une maladie neurodégénérative lysosomale rare. Si on lui a aussi donné le surnom d’"Alzheimer infantile”, ses victimes appartiennent de fait à toutes les tranches d’âge. On fait le point avec le Dr Marie Vanier, Directeur de Recherche honoraire à l’Inserm et spécialiste de cette pathologie méconnue.
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La maladie de Niemann-Pick type C provoque des troubles neurologiques graves et évolue fréquemment vers une démence. Si l'âge des cas les plus typiques lui ont valu le surnom d’"Alzheimer infantile" aux USA, la maladie fait en réalité des victimes dans toutes les tranches d’âge

Maladie de Niemann-Pick type C : une maladie neurologique avec manifestations viscérales associées 

Cette pathologie génétique du métabolisme est rare : on dénombre environ 1 cas pour 100 000 naissances. En France, il y a environ une centaine de personnes touchées.

"Il s’agit d’une maladie neuro-viscérale. C’est-à-dire que nous observons chez les patients une atteinte viscérale (foie, rate, éventuellement les poumons), mais ce sont les troubles neurologiques progressifs qui en font toute la gravité", explique le Dr Marie Vanier, Directeur de Recherche honoraire à l’Inserm.

La spécialiste ajoute : "en effet, à quelques rarissimes exceptions près, le pronostic vital des patients n’est pas corrélé aux signes viscéraux, mais à l’âge d'apparition des symptômes neurologiques et à leur sévérité".

Le Dr Marie Vanier précise : "on a longtemps considéré la maladie de Niemann-Pick type C comme une affection pédiatrique, mais ce n’est pas vrai. Elle peut aussi survenir chez l’adulte. En France, on diagnostique actuellement presque autant de sujets adultes que d'enfants atteints de cette maladie".

"La plupart de mes collègues et moi-même considérons qu'appeler cette pathologie un Alzheimer de l'enfant est abusif. Ce surnom est utilisé (surtout aux USA) car c’est "vendeur". Globalement, les patients certes évoluent vers une démence, mais ce n’est pas une maladie d'Alzheimer, même s'il existe des similitudes, y compris une élévation de la protéine Tau et d'autres altérations de la pathologie cérébrale".

NPC1 et NPC2 : les deux gènes responsables 

L’experte de la maladie de Niemann-Pick type C indique "cette maladie génétique peut concerner deux gènes : NPC1 ou NPC2 (soit l’un, soit l’autre)". Dans 95% des cas, la mutation est située sur le gène NPC1, et chez 5% des malades, sur NPC2. 

Les mutations génétiques de ces gènes - situés respectivement sur les chromosomes 18 et 14 - provoquent un déficit des protéines qui portent les mêmes noms.

En temps normal, les protéines NPC1 et NPC2 agissent de manière concertée pour faciliter le transport  du cholestérol entré dans la cellule via des lipoprotéines. Tout se passe au niveau du lysosome, structure cellulaire chargée de dégrader les molécules complexes pour en recycler les composants. Le cholestérol libéré de la lipoprotéine se lie à la protéine NPC2, qui le transfère à la protéine NPC1, cette dernière lui permettant de sortir du lysosome, afin d'être réutilisé par la cellule.

Chez les patients atteints de la maladie de Niemann-Pick type C, l’une de ces deux protéines ne fonctionne pas. "Le cholestérol s’accumule donc dans le lysosome, ainsi que d’autres lipides complexes par effet domino. Cela entraîne une cascade de réactions pathologiques au niveau cellulaire puis tissulaire, qui, à terme vont provoquer les troubles neurologiques et viscéraux que nous observons", précise l'experte.

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Source : Merci au Dr Marie Vanier pour son aide.
L'association Vaincre les Maladies Lysosomales