Cancer du sein : révolution prochaine de la thérapie

Concernant le cancer du sein, mémorisez bien cette appellation : inhibiteur de la PARP1. L'explication scientifique est très compliquée, mais retenez que ce traitement est plus efficace et bien plus spécifique que les chimiothérapies actuellement disponibles. Cette stratégie thérapeutique inédite du cancer du sein devrait très bientôt être testée chez la femme.

Pour la plupart d'entre nous, les bases de cette nouvelle thérapie du cancer du sein, qui devrait être prochainement expérimentée chez l'homme, sont difficiles à comprendre. Mais face au succès déjà remporté in vitro, puis chez la souris, les inhibiteurs de la PARP1 sont à l'origine d'un nouvel espoir thérapeutique, qui pourrait même s'appliquer à d'autres types de cancers.

Plaçons nous au coeur des cellules, au niveau des gènes et de leur constituant, l'ADN. Certaines mutations se produisant au niveau du gène BRCA2, prédisposent en particulier au cancer du sein. Or, ce gène est normalement impliqué dans un processus de réparation de l'ADN. Ce processus n'étant plus fonctionnel, les cellules tumorales font appel à un autre système pour réparer les lésions : la PARP1. C'est ainsi que les chercheurs ont eu l'idée d'inhiber ce système de secours. En effet, sans lui, les cellules tumorales ne pouvant plus réparer leurs lésions ADN, arrêtent de se développer et de se multiplier, puis finissent par entrer en « apoptose », sorte de suicide cellulaire.

Et effectivement, lorsque des cellules tumorales sont placées dans un milieu de culture contenant des inhibiteurs de la PARP1, elles stoppent leur développement et finissent par s'auto-détruire par apoptose. Ce même phénomène est observé après administration d'inhibiteurs PARP1 chez des modèles de souris atteintes de cancer du sein BRCA2. Les tumeurs stoppent leur progression.Les résultats ont tellement été encourageants que les auteurs ont déjà annoncé la mise en place d'un essai thérapeutique de phase I chez l'homme.

Cette nouvelle technique représente un traitement efficace du cancer du sein. Elle est également plus spécifique et moins agressive que les chimiothérapies et les radiothérapies actuellement employées, car uniquement ciblée sur les cellules tumorales. Cette stratégie novatrice, se fondant sur les inhibiteurs de la PARP1, pourrait également fonctionner sur de nombreux autres types de tumeurs utilisant le même principe. Dernier point à souligner : il faudra encore plusieurs années de recherche avant de disposer de ce médicament chez l'homme, si celui-ci confirme ses propriétés prometteuses.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Nature, 434 : 913-917 et 917-921, 14 avril 2005.