Augmenter l’espacement entre les lettres peut aider les dyslexiques

La vitesse et la qualité de lecture de certains dyslexiques pourraient être améliorées, simplement en augmentant l’espace entre les lettres et entre les mots.
© Istock

Jusqu’à deux fois moins d’erreurs de lecture en augmentant l’espace des lettres et des mots

Pour parvenir à ces conclusions, une équipe de recherche franco-italienne a testé les effets d’un plus grand espacement des lettres auprès de 54 enfants dyslexiques italiens et 40 dyslexiques français, de 8 à 14 ans.

Le test portait sur la lecture d’un article de 24 phrases pour lesquelles l’espacement était soit normal, soit augmenté. Dans cette dernière situation, leur vitesse de lecture était accrue de 20 % et surtout, les enfants dyslexiques faisaient deux fois moins d’erreurs, ce qui est très encourageant quand on sait que la dyslexie les gêne dans toutes les matières, dès lors qu’il y a un énoncé à lire et une réponse à rédiger.

Les chercheurs franco-italiens ne prétendent pas soigner la dyslexie par cette méthode, mais plutôt donner une piste pour sortir ces enfants du cercle vicieux : difficultés à lire – démotivation – renoncement.

En attendant, une application sur Ipad et Ipod, appelée « Dys » a été développée par un laboratoire de psychologie cognitive du CNRS : téléchargeable gratuitement sur l’Apple Store, elle doit permettre aux chercheurs de recueillir d’autres données sur l’intérêt de l’espacement des lettres, à grande échelle cette fois. Pour cela, il suffit aux parents de rentrer l’âge de leur enfant dyslexique, de dire s’il est droitier ou gaucher et de lui faire lire des phrases en jouant sur l’espacement des lettres et des mots.

La dyslexie en pratique

Caractérisée par un trouble du langage écrit, qui va créer des problèmes pour lire et pour écrire, la dyslexie est plus ou moins sévère.

Une très mauvaise compréhension du texte en première lecture - alors que si une autre personne lit, l'enfant dyslexique comprend – doit y faire penser et motiver l’avis d’un orthophoniste.

Il faut encore envisager ce diagnostic lorsqu'un enfant :

  • fait de nombreuses erreurs de copies,
  • a des difficultés pour se relire,
  • est incapable de mémoriser l'orthographe d'un mot ou ses tables de multiplication
  • et bien sûr, présente un net retard de lecture par rapport aux autres enfants de sa classe.

Pour autant, il ne s’agit aucunément d’un problème d’intelligence, mais d’un dysfonctionnement a minima du cerveau, à composante génétique et que l’orthophoniste va aider à rééduquer.

Il est tout aussi important que l'enfant comprenne que son cerveau a un mode de fonctionnement particulier, que son professeur des écoles soit au courant de sa dyslexie et collabore avec son orthophoniste : ainsi, il n'est plus autant stressé et paniqué à l'idée de lire un texte en classe dès lors qu’il se sait encouragé et non plus sanctionné…

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Source : Proceedings of the National Academy of Science.