FODMAP ? Ce n’est pas un mot, mais un acronyme qui désigne un groupe de molécules, surtout des sucres. Leur consommation est actuellement désignée comme coupable ou partiellement coupable des symptômes si gênants du syndrome de l’intestin irritable…
Également appelé côlon irritable, colite spasmodique, colopathie fonctionnelle, le syndrome de l’intestin irritable est un trouble digestif fonctionnel lié à une hypersensibilité et à une fragilité de l’intestin. Extrêmement fréquente, cette maladie est bénigne, mais particulièrement incommodante dans la vie quotidienne : diarrhées, constipations, ou alternance des deux, douleurs abdominales, ballonnements, flatulences crampes, etc.
Pour ne pas subir cette myriade de symptômes, il faut y penser et consulter. Le Pr Jean-Marc Sabaté, gastro-enterologue à l’Hôpital Louis Mourier de Colombes (92), Président du Groupe Français de Neuro-Gastro-Entérologie et du Conseil scientifique de l’Association des patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable,nous livre quelques informations des plus pertinentes très peu connues des patients.

- Une gastro-entérite peut annoncer un syndrome de l’intestin irritable
- Comment savoir si c’est un syndrome de l’intestin irritable ?
- Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie invalidante
- Un coût de 730 euros par patient
- Syndrome de l’intestin irritable : Il n’existe pas un traitement, mais des traitements à tester
- Quand et pourquoi passer d’un traitement à un autre ?
- Faut-il entreprendre un régime ?
- Que penser de l’hypnose ?
- Les probiotiques : utiles ou pas ?
- Comment survivre à un syndrome de l’intestin irritable ?
Une gastro-entérite peut annoncer un syndrome de l’intestin irritable
En effet, nous indique le Pr Jean-Marc Sabaté, "il faut savoir que 15 à 20 % des formes de syndrome de l’intestin irritable peuvent se déclarer après une gastro-entérite prolongée, c’est-à-dire qui dure dans le temps plus 5 jours, plus souvent chez les femmes et associée à un contexte de stress, facteur favorisant bien connu". Donc en pratique, une gastro-entérite qui s’éternise "doit amener à consulter afin d’explorer un syndromede l’intestin irritable".
Comment savoir si c’est un syndrome de l’intestin irritable ?
Aucun examen, même la coloscopie, ne permet d’affirmer qu’il s’agit d’un syndrome de l’intestin irritable. Les examens sont réalisés pour écarter d’autres maladies. Le diagnostic repose sur les principaux symptômes, à savoir des douleurs et des troubles digestifs réguliers se manifestant pendant plus de 3 jours par mois au cours des trois derniers mois avec une ancienneté d’au moins 6 mois.
Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie invalidante
Il s’agit d’un syndrome extrêmement fréquent qui touche jusqu’à 5% de la population. Or cette maladie peut altérer la qualité de vie de façon importante. Selon des études américaines rapportées par le Pr Jean-Marc Sabaté, « l’inconfort » est comparable à celui vécu par des personnes souffrant d’une maladie de Crohn ou traitées par dialyse pour une insuffisance rénale.
Un coût de 730 euros par patient
Selon les dernières données françaises remontant à 2003, le syndrome de l’intestin irritable coûte en moyenne pour la société 730 euros par patient par an, auxquels il faut ajouter 3,2 jours d’arrêt maladie déclaré souvent pour d’autres motifs (grippe, asthme…), sans oublier le présentéisme, la perte d’efficacité au travail. Aux États-Unis, le syndrome de l’intestin irritable coûte presque aussi cher que la prise en charge de l’hypertension (33 milliards de dollars), s’élevant à quelque 30 milliards de dollars, soit plus que la migraine ou l’asthme (environ 15 milliards chacun). Une étude française est actuellement en cours qui chiffrera le coût global du syndrome de l’intestin irritable pour les patients et la société.
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