Dépistage organisé du cancer du sein : arrêter ou continuer ?

Chaque année en France, 12 000 femmes meurent d’un cancer du sein. Un rapport de l’Institut national du cancer (Inca) vient de faire le point sur le dépistage organisé (DO). Il préconise une profonde modification de ce dépistage, voire de l’arrêter purement et simplement, et une meilleure information des femmes. La ministre de la Santé annoncera un plan d’action à la fin de l’année. En attendant, les femmes ne savent plus quoi faire...
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Le dépistage organisé du cancer du sein remis en cause

Depuis que le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé en 2004 en France, à l’attention de chaque femme de 50 à 74 ans, sans facteur de risque particulier, qui est invitée à réaliser une mammographie tous les deux ans. Le principe repose sur une idée simple : plus on dépiste un cancer tôt plus on a de chance de le guérir et moins les traitements sont lourds pour la femme.

Pourtant, actuellement, ce dépistage fait débat. « Si certains scientifiques sont persuadés de l’intérêt indéniable du dépistage, d’autres pensent qu’il est plus délétère qu’efficace », peut-on lire dans le rapport de l’Inca qui pointe une « absence de consensus scientifique en ce qui concerne l’évaluation du rapport bénéfices (baisse de la mortalité et du nombre de cancers graves) / risques (sur-diagnostics et sur-traitements) associé au dépistage organisé du cancer du sein ».

Dépistage organisé du cancer du sein : et si certaines femmes étaient traitées inutilement ?

Le premier pavé dans la marre est une analyse publiée dans The Lancet en 2000 constatant l’inutilité du dépistage en terme de mortalité par cancer du sein.

D’autres études suivront qui se contredisent. Certaines comme celles du Centre International Contre le Cancer (Circ) concluent à l’efficacité du dépistage en 2001 et 2015 ; d’autres comme celles de la collaboration Cochrane (institut de chercheurs indépendants), dont les dernières données publiées en 2013 dans le British Medical Journal portent sur sept essais et 600 000 femmes de 39 à 74 ans, notent que pour 2000 femmes invitées à participer à un dépistage au cours d’une période de 10 ans, un décès par cancer du sein sera évité tandis que 10 femmes en bonne santé seront traitées inutilement ! Les résultats stipulent, par ailleurs, que « la mortalité liée à un cancer du sein était comparable dans les deux groupes, même si les cancers détectés dans le groupe “mammographies” étaient en moyenne plus petits », rappelle le rapport de l’Inca.

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Source : -Rapport du comité d’orientation de l’Institut National du Cancer : www.e-cancer.fr/Institut-national-du-cancer/Democratie-sanitaire/Depistage-du-cancer-du-sein-et-concertation-citoyenne
-Conférence de presse « Mammo de dépistage, ou ou non ? », organisé le 27 septembre 2016 par le collectif d’information sur le cancer du sein Cancer Rose : www.cancer-rose.fr