Le cholestérol au cœur des maladies cardiovasculaires

Le cholestérol, tout le monde en parle. Si la majorité d’entre nous sait qu’un taux élevé de LDL-cholestérol, qualifié de "mauvais cholestérol", met en péril notre santé cardiovasculaire, peu connaissent leurs propres taux de cholestérol. Une enquête européenne lève le voile sur ce paradoxe. 
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Le cholestérol, cet inconnu

On a beau savoir que le cholestérol LDL en excès c’est-à-dire l’hypercholestérolémie, engage notre santé cardiovasculaire sur la mauvaise pente, agir en conséquence ne va pas de soi. Ce grand écart entre les connaissances théoriques sur l’hypercholestérolémie et la mise en œuvre des moyens pour lutter contre ce phénomène est, en substance, le message de l’enquête Think Again About Cholesterol, menée auprès de plus de 12 000 adultes de 11 pays européens et du Japon par la Société européenne d’athérosclérose (1), dont la France. Dans l’Hexagone, si 88 % des adultes admettent l’importance de savoir s’ils présentent une hypercholestérolémie à lipoprotéines de faible densité (cholestérol LDL), 95 % d’entre eux n’ont aucune idée de leur propre taux de LDL-C ou ne l’ont jamais fait doser.

Or connaître son taux de cholestérol permet de mieux le surveiller, mieux gérer les facteurs de risque (tabagisme, hypertension artérielle, diabète), seul moyen d’inverser les taux extrêmement élevés de mortalité liée aux maladies cardiovasculaires en France et en Europe.

Le cholestérol, ami ou ennemi ?

Mais le cholestérol n’est pas "que" mauvais. Le cholestérol est nécessaire à la vie car il entre dans la fabrication de la membrane de nos cellules, des sels biliaires et des hormones. Néanmoins, un taux élevé de LDL cholestérol peut favoriser l’athérosclérose (accumulation de LDL-cholestérol sous forme de dépôts inflammatoires sur la paroi des artères). En réduisant le flux sanguin voire en obstruant les artères du cœur (coronaires) elle provoque accidents vasculaires cérébraux et douleurs thoraciques (infarctus du myocarde/crise cardiaque, angor/irrigation insuffisante du cœur etc.).

- Plus le taux de cholestérol transporté par les particules LDL est important (≥1,6 g/L), plus le risque cardiovasculaire l’est aussi.

- A l'inverse, plus le taux de HDL-cholestérol (le "bon cholestérol", "lipoprotéines de haute densité") est élevé, plus le risque d'athérosclérose est faible : un HDL ≥ 0,6 g/L est protecteur sur le plan vasculaire.

77 % des plus de 40 ans ne connaissent pas les taux cibles appropriés selon l’enquête Think Again About Cholesterol (1). Chez les adultes à risque cardiovasculaire faible, les taux de cholestérol doivent être dosés tous les cinq ans. Chez ceux qui prennent des médicaments pour contrôler leur hypercholestérolémie (dont les statines), le dosage est annuel dès lors que l’objectif thérapeutique est atteint (2).

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Source : (1) Think Again About Cholesterol. Harris Poll pour la Société européenne d’athérosclérose (EAS) avec le soutien des laboratoires Sanofi et Regeneron Pharmaceuticals. http://www.eas-society.org; (2) Perk J. et al. Eur Heart J. 2012;33(13):1635-701 ; (3) European Heart Network. European Cardiovascular Disease Statistics 2012 ; (4) European Heart Journal doi:10.1093/eurheartj/ehv641
D’après un entretien avec le Pr Éric Bruckert, chef de service d’Endocrinologie-Métabolisme (Hôpital La pitié Salpêtrière, Paris) et la conférence de présentation « Think Again About Cholesterol » de la Société européenne d’athérosclérose (EAS)