Créatine et risque cancérogène

Publié par Dr Hakim Chalabi
le 5/02/2001
Maj le
2 minutes
Autre
La créatine, complément nutritionnel « censé » accroître la masse musculaire des sportifs, dont la commercialisation est interdite en France, ne cesse de faire parler d'elle. La comparaison de ses faibles bénéfices par rapport aux risques potentiels, notamment cancérogènes, soulève la possibilité d'inscrire cette substance sur la liste des produits dopants interdits aux sportifs.

La créatine est un supplément nutritionnel « supposé » augmenter la masse musculaire et donner plus d'énergie. Elle est donc très prisée, à tord ou à raison, par les sportifs de haut niveau. Consommée au grand jour par un bon nombre d'entre eux, sa commercialisation est interdite en France. Toutefois, la vente autorisée dans d'autres pays et sur Internet de certains produits appelés « créatine », contenant par ailleurs souvent des anabolisants, pose problèmes: non seulement des sportifs français arrivent à s'en procurer mais certains deviennent positifs au contrôle anti-dopage. De plus, ni son innocuité ni son efficacité n'ont fait leurs preuves, bien au contraire !

Des bénéfices suspects et limités

Aucun effet sur l'endurance n'a été démontré, et seuls des exercices brefs et répétés de haute intensité durant au minimum 15 secondes s'accompagneraient de bénéfices musculaires.

Les risques de la créatine

Selon l'Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), la créatine pourrait avoir une action cancérogène. Cet effet est encore insuffisamment argumenté surtout à long terme, mais quelques études ont déjà rapporté des incidents digestifs, musculaires et cardio-vasculaires imputables à cette substance. Des analyses scientifiques rigoureuses sont donc indispensables pour confirmer ou réfuter ses soupçons délétères.

Faut-il inscrire la créatine sur la liste des produits dopants ?

Dans un avis sur l'évaluation des risques de la créatine pour le consommateur, l'AFSSA a soulevé la question de la pertinence d'inscrire la créatine sur la liste établie par le CIO (Comité International Olympique) des procédés et des produits dopants à usage interdit chez les sportifs. En attendant les preuves scientifiques, il semble en effet que le principe de précaution devrait s'appliquer à cette substance.

En se basant sur l'aspect illégal, les faibles bénéfices et les risques cancérogènes potentiels de la créatine, tout sportif devrait s'en passer allègrement.

Sources

Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), Avis et rapport liés à l'évaluation des risques présentés par la créatine, 24 janvier 2001. www.afssa.fr.

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