Une radiographie de la santé des Français

L'état sanitaire de la population est plutôt bon. Cependant, la France affiche une mortalité prématurée - avant 65 ans - parmi les plus élevées au sein de l'Union européenne. De plus, des disparités sociales et territoriales persistent.
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La cinquième édition de "L'état de santé de la population en France", coordonnée par la Direction des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), constitue le dernier rapport de suivi des objectifs de la loi de santé publique du 9 août 2004. Elle associe les grands acteurs de la santé et de la prévention, comme l'Afssaps, l'Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses), le Régime social des indépendants (RSI), le CNRS, ou encore l'Inpes. Elle présente une approche classique des problématiques sanitaires - par pathologies et par déterminants (âge, sexe...) -, à laquelle elle confronte des indicateurs démographiques et sociaux.

L'édition de 2011 présente par ailleurs trois dossiers consacrés aux évènements indésirables graves (EIG) en établissement de santé, à l'état de santé et la participation sociale des adultes atteints de limitations fonctionnelles - difficultés à se baisser, à porter des charges lourdes, à monter les escaliers... - ainsi qu'à l'incidence de conditions de travail pénibles au cours de la vie professionnelle.

Sa conclusion : l'état de santé des Français est plutôt bon. En effet, l'espérance de vie à la naissance est plus élevée que dans les pays européens comparables - 84,8 ans pour les femmes et 78,1 ans pour les hommes. Par ailleurs, l'écart entre les deux sexes tend à se réduire. Il est passé de 7,6 ans à 6,7 ans entre 2000 et 2010. Un paradoxe subsiste cependant : à âge égal, les hommes se sentent en meilleure santé et recourent moins aux soins que leurs compagnes.

D'autre part, la mortalité infantile est parmi les plus basses en Europe et reste globalement stable (3,7 décès parmi les moins d'un an pour 1.000 enfants nés vivants). Par ailleurs, l'état de santé bucco-dentaire des jeunes ne cesse de s'améliorer, avec en moyenne 1,23 dent cariée chez les enfants de 12 ans en 2006 contre 4,2 en 1990. De même, l'obésité recule chez les 5-6 ans (3,1% en 2010), même si elle augmente chez les adultes. Cependant, si la très grande majorité des 15-24 ans se déclarent en bonne ou très bonne santé, cela s'accompagne de comportements à risques. En effet, en 2008, 25,6% des jeunes de 17 ans déclaraient des ivresses répétées.

La situation en termes de contraception est également assez mitigée. En 2010, 7,7% des femmes de 15 à 49 ans sexuellement actives et ne souhaitant pas avoir d'enfants n'utilisaient aucun moyen de contraception. Le nombre d'IVG - 210.000 par an - a peu varié depuis la loi de 1975, et a concerné en 2009 14,5‰ femmes en âge de procréer, contre environ 6‰ en Allemagne ou aux Pays-Bas.

De même, le taux de mortalité prématurée reste élevé, représentant près de 20% du total des décès en 2010. Environ 70% de ces morts concernent les hommes, et un tiers - soit 35.000 décès en France métropolitaine en 2008 - sont associés à des causes évitables (tabagisme, alcoolisme, suicide...).

Par ailleurs, le dossier consacré à l'incidence de conditions de travail pénibles au cours de la vie professionnelle insiste sur la persistance des inégalités sociales de santé. En effet, 58% des ouvriers ont été exposés pendant 15 ans à au moins un type de contraintes physiques contre 17% des cadres. Ils sont donc davantage victime de limitations dans leurs activités habituelles à la suite d'un problème de santé.

Le rapport insiste donc sur l'importance de la prévention pour réduire ces inégalités et de manière générale améliorer la santé des Français.

Pour plus de renseignements :

www.sante.gouv.fr

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