Cancer du sein : les femmes âgées seraient plus à risque d’être surdiagnostiquées
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Un risque de surdiagnostic malgré un dépistage insuffisant

Le dépistage du cancer du sein peut exposer à un risque de surdiagnostic, cela a été démontré par une étude réalisée en 2008 par l’Institut d’Oslo.

Deux cohortes de femmes avaient été composées : l’une regroupant des femmes dépistées tous les deux ans (recommandation nationale de dépistage) et l’autre regroupant des femmes ayant été dépistées une seule fois au bout de six années. Les résultats ont montré que 22 % de cancers en excès ont été dépistés dans le groupe dépisté tous les deux ans.

Les conséquences d’un surdiagnostic

L’association Cancer Rose, composée de médecins, explique que le surdiagnostic entraîne indéniablement un surtraitement, ce qui montre que le surdiagnostic est problématique : « Les femmes subiront les conséquences des effets secondaires des traitements. Les mastectomies n'ont fait qu'augmenter, dans tous les pays où on dépiste. La radiothérapie présente un risque d'induction de cancers secondaires radio-induits, et augmente le risque coronarien lors de l'irradiation du sein gauche. »

Toutefois, l’Institut National du Cancer tient à mettre en avant le fait que le dépistage organisé pour le cancer du sein en France présente un risque peu élevé de surdiagnostic bien qu’il soit existant : « Le risque de développer un cancer à la suite d’une exposition à la mammographie est établi mais apparaît faible. C’est l’une des raisons pour laquelle l’intervalle entre deux dépistages est de 2 ans et qu’en l’absence de facteurs de risque, elle n’est pas proposée avant 50 ans. »

Les femmes âgées sont plus exposées au risque de surdiagnostic

Une étude récente publiée dans la revue Annals of Internal Medicine a montré que les femmes âgées seraient les plus à risque d’être surdiagnostiquées dans le cas du cancer du sein.

54 635 femmes âgées de 70 ans et plus ont ainsi été intégrées à l’étude.  

Chez les femmes âgées de 70 à 74 ans, l'incidence du cancer du sein était de 6 % chez les femmes dépistées contre 4 % chez les femmes non dépistées. « On estime que 31 % des cancers du sein chez les femmes dépistées étaient potentiellement surdiagnostiqués » ont précisé les chercheurs.

Pour les femmes âgées de 75 à 84 ans, l'incidence était de 5% chez les femmes dépistées contre 3 % chez les femmes non dépistées, avec 47 % des cas potentiellement surdiagnostiqués. 

Pour les femmes âgées de 85 ans et plus, l'incidence était de 3 % chez les femmes dépistées contre 1 % chez les autres, avec jusqu'à 54 % de surdiagnostic. 

Les chercheurs ont ainsi conclu que le dépistage continu du cancer du sein était associé à une plus grande incidence de cancer du sein. Ceci « suggère que le surdiagnostic peut être courant chez les femmes âgées chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein après le dépistage. La question de savoir si les méfaits du surdiagnostic sont contrebalancés par les avantages et pour qui demeure une question importante » selon les chercheurs.

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