5 bonnes raisons de manger de l'ail

Publié par Audrey Vaugrente
le 29/06/2018
Maj le
5 minutes
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Dans l'esprit collectif, on l'associe à une mauvaise haleine et aux vampires. Mais l'ail est, en fait, un véritable alicament ! Utilisé depuis des millénaires, ce condiment fait aujourd'hui l'objet de nombreuses études et ne cesse d'étonner par ses bienfaits.

Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, il faut l'avouer : l'ail est incontournable dans la cuisine française. Utilisé comme condiment, cet aliment relève de nombreux plats traditionnels régionaux. Mais il n'y a pas que la saveur qui fait sa particularité…

Cultivé depuis l'Antiquité, l'ail (Allium sativum) est une petite plante qui cache bien son jeu. Car derrière son goût tenace et ses petites gousses, il dispose de nombreuses vertus santé. Alors comment faire la part entre les usages traditionnels et ceux qui ont été avérés ?

On fait le point avec Céline Hess-Halpern, avocate spécialisée en droit de la santé et autrice du livre Découvrez les vertus de l'ail, à paraître aux éditions Alpen.

Un allié contre les infections

Depuis des siècles, on prête à l'ail la capacité de nous défendre contre les infections virales, bactériennes, fongiques… et mêmes parasitaires. Faut-il y croire ? Au moins en partie. Les gousses contiennent des phénols aux propriétés antiseptiques mais aussi de l'alliine qui se transformera en divers composés soufrés.

"On a remarqué que, grâce à sa composition, l'ail a des propriétés antibactériennes, antivirales et vermifuges, confirme Céline Hess-Halpern. En médecine naturelle, on s'en sert surtout en prévention, mais aussi en traitement pour désinfecter."

La littérature scientifique, elle, reste mal à l'aise quand il s'agit de pointer un effet thérapeutique spécifique. Dans le rhume, par exemple, l'ail ne permet pas de réduire la durée de l'infection et a un effet modeste sur la prévention de celui-ci.

Les autorités sanitaires admettent tout de même l'usage de cet alicament en complément des médicaments reconnus. Comme le souligne Céline Hess-Halpern, "il faut toujours s'adresser à un médecin" en cas de problème de santé sérieux. Evitez donc les expérimentations hasardeuses avec une gousse d'ail… et gardez-le dans votre assiette.

Un probiotique efficace

L'ail, comme de nombreux condiments, est un exhausteur de goût. Outre ses qualités gustatives, il est aussi soupçonné d'avoir un effet bénéfique sur notre flore intestinale, composée de milliards de bactéries.

"Il faudrait en consommer régulièrement mais modérément car il aurait un effet probiotique, selon certaines études", confirme Céline Hess-Halpern. D'autres vont même plus loin et le considèrent comme un prébiotique. Ce terme désigne des fibres qui vont stimuler la croissance et l'activité des "bonnes" bactéries de notre microbiote. L'inuline serait notamment responsable de ce phénomène.

Un protecteur cardiovasculaire

L'intérêt de manger de l'ail, c'est qu'il apporte des bénéfices à l'ensemble de l'organisme une fois digéré. En effet, une partie des nutriments passent dans le sang au cours de leur séjour dans les intestins. C'est le cas des composants de l'ail.

Or, "il est présenté comme un vasodilatateur, c'est-à-dire qu'il permettrait de dilater les vaisseaux sanguins, explique Céline Hess-Halpern. Cela aurait notamment l'intérêt de diminuer la pression artérielle."

Et ça n'est pas tout. Plusieurs travaux ont suggéré que cet alicament a un effet bénéfique sur l'athérosclérose (la perte d'élasticité des artères et leur rétrécissement), ainsi que sur la coagulation sanguine. Et pour cause : il s'agit d'un antiagrégant plaquettaire, ce qui signifie qu'il participe à la fluidité de notre liquide vital. Les consommateurs seraient ainsi moins à risque d'infarctus ou de maladies telles que l'hypertrophie du muscle cardiaque ou l'arythmie.

Un effet bénéfique sur le cholestérol

De manière moins directe, l'ail peut avoir un effet intéressant sur le taux de cholestérol et de triglycérides. Ce condiment aurait, en effet, tendance à participer au métabolisme des graisses.

"On sait qu'il a un effet bénéfique en augmentant le taux de HDL (le "bon" cholestérol, ndlr), souligne Céline Hess-Halpern. Mais pour cela, il vaut mieux le consommer cru." En revanche, pas de miracle : le LDL n'est pas réellement affecté par la consommation d'ail. Il s'agit du cholestérol le plus délétère pour notre organisme.

De nombreux bénéfices pour la peau

Avoir de l'ail dans sa cuisine peut avoir un autre intérêt que gustatif. Même sans le manger, cet aliment a des vertus pour notre santé. Plus particulièrement celle de notre épiderme.

"Je le conseille souvent en masque, mélangé à des huiles végétales, de l'aloe vera ou encore du vinaigre de cidre, souligne Céline Hess-Halpern. Bien sûr, il ne faut pas le laisser poser trop longtemps car il est très fort."

Boutons de fièvre, eczéma, acné… Les applications traditionnelles sont nombreuses et les recettes tout autant. "C'est un bon allié, à condition d'être patient", souligne l'avocate. Mieux vaut aussi ne pas être rebuté.e par l'odeur.

Une fois passé ce dégoût initial, l'ail peut surprendre par ses applications cutanées. "Il faut savoir comment le poser, mais il peut être utile, estime Céline Hess-Halpern. Sur le coup, ce n'est peut-être pas très agréable mais c'est très efficace."

L'astuce pour ne pas avoir mauvaise haleine

Le principal problème de l'ail, c'est qu'il s'accompagne d'une odeur persistante. Sur les doigts mais aussi dans la bouche. Dans le premier cas, il suffit de se rincer les mains à l'eau froide puis de les laver à l'eau chaude avec du savon.

Après avoir mangé, Céline Hess-Halpern livre son secret. "Il faut le couper très fin et croquer quelques graines de cardamome ou du persil plat, recommande-t-elle. Il ne suffit pas de se brosser les dents : ce sont les gaz qui émanent de l'estomac qui donnent mauvaise haleine."

Attention tout de même à ne pas abuser de l'ail, qui peut irriter l'estomac et les voies urinaires au cours de la digestion. Cette plante puissante peut aussi interagir avec plusieurs traitements :

  • Les médicaments anticoagulants (qui fluidifient le sang), ainsi que les plantes ayant un effet similaire (ginkgo, éleuthérocoque, saule blanc, etc);
  • Les traitements des troubles de la thyroïde;
  • Certains traitements de l'infection à VIH/Sida;
  • Certains traitements de l'hyperplasie bénigne de la prostate.

Si vous souffrez d'une maladie chronique et que vous êtes sous traitement, pensez toujours à parler avec votre médecin avant de prendre une plante ou un aliment contenant un principe actif pouvant interagir avec votre médicament.

Sources

Découvrez les vertus de l'ail, Céline Hess-Halpern, éditions Alpen

Garlic for the common cold, Elizabeth Lissiman, Alice L. Bhasale et Marc Cohen, Cochrane Database of Systematic Reviews, 11 novembre 2014

Allium sativum: facts and myths regarding human health, Michal Makewski, Roczniki Panstwowego Zalkadu Higieny, 2014

Fiche thématique sur l'ail, EurekaSanté par VIDAL

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