Vitiligo : repigmenter les taches blanches sur la peau, c’est possible !

Le vitiligo est une maladie de la peau gênante dans la vie quotidienne personnelle, professionnelle et sociale. Outre le maquillage des zones dépigmentées et les traitements médicamenteux, les techniques de greffes ont fait un grand bond en avant. Le point avec le Dr Michel Pascal, dermatologue, sur les différentes possibilités de repigmenter les taches blanches sur la peau liées au vitiligo.
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Qu’est-ce que le vitiligo ?

Le vitiligo est une maladie auto-immune qui se traduit par une dépigmentation de la peau. Le système immunitaire adopte à tort un comportement agressif vis-à-vis des mélanocytes, cellules fabriquant la mélanine, pigment responsable de la coloration de la peau. C’est ainsi que certaines zones cutanées n’ont pas de pigmentation et que des taches blanches apparaissent sur la peau.

Cette maladie touche 0,5 à 2 % de la population. Il existe des formes familiales témoignant d’une transmission génétique, mais le plus souvent les cas de vitiligo sont isolés.

Dans 25 % des cas, il débute dans la petite enfance, avant l’âge de 10 ans.

Le vitiligo s’associe de façon préférentielle à certaines maladies auto-immunes dont les plus fréquentes sont les maladies de la thyroïde.

On distingue le vitiligo segmentaire, où le patient présente une zone unique de dépigmentation de la peau sur une partie du corps, comme le front, le maxillaire ou la région latéro-thoracique, du vitiligo généralisé qui atteint simultanément les poignets, les jambes, la région anale, génitale, ou toute autre région comme la bouche et les yeux.

Cette maladie évolue par poussée avec des plaques dépigmentées qui s’aggravent en s’agrandissant et en se multipliant à la surface du corps. Mais le vitiligo peut aussi rester stable plusieurs années. Encore mieux, il régresse tout seul dans 20 % des cas avec des plaques qui se repigmentent spontanément.

Cette maladie n’est ni contagieuse ni dangereuse. Elle n’atteint aucun autre organe que la peau et n’engage donc pas le pronostic fonctionnel ou vital. En revanche, c’est une maladie très « affichante », d’autant plus lorsque les zones touchées sont découvertes, comme le visage et les mains.

Cette maladie de la peau représente un problème social et d’estime de soi

Le vitiligo est très gênant dans la vie sociale, professionnelle et affective. Dans notre pays, il ne crée pas d’exclusion, mais l’aspect bicolore de la peau génère de la méfiance. Outre les difficultés à l’école, au travail et dans les relations amoureuses, le vitiligo est aussi embarrassant pour son image : on se sent différent des autres. L’estime personnelle et la confiance en soi en sont affectées.

De plus, pour les hommes comme pour les femmes, ces taches blanches sur la peau imposent de se maquiller durant des heures tous les matins pour obtenir un teint homogène, étape d’autant plus difficile que la différence de couleur est souvent très importante. Sur les zones étendues, comme les jambes, les patients ont souvent recours à une crème teintée de type autobronzant.

Le diagnostic du vitiligo : facile, mais quelques pièges…

Le diagnostic est facile lorsque les plaques dépigmentées sont bien visibles. Mais parfois ce sont des plaques qui rosissent et rougissent au soleil alors que la peau normale apparaît bronzée. « C’est ainsi que certains patients consultent un dermatologue après l’été, persuadés que le soleil est responsable de la survenue de la zone dépigmentée. Or c’est l’inverse, c’est le soleil qui révèle la plaque », explique le Dr Michel Pascal. Un vitiligo peut aussi se traduire par la présence d’une mèche blanche, si la plaque dépigmentée se situe sur le cuir chevelu.

Attention, le phénomène de Koëbner, selon lequel une plaque dépigmentée apparaît sur le lieu d’un traumatisme cutané (choc, brûlure), ne constitue pas la cause déclenchante d’un vitiligo, mais il a une valeur pronostique de gravité dans l’évolutivité de la maladie.

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Source : En collaboration avec le Dr Michel Pascal, Dermatologue, Paris. Association Française du Vitiligo, www.afvitiligo.com. Conférence de presse des laboratoires Genevrier, Viticell®, 25 juin 2015.