Troubles du rythme cardiaque : la fibrillation auriculaire, c'est quoi ?

Publié par Dr Philippe Presles
le 9/01/2009
Maj le
3 minutes
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La fibrillation auriculaire est une arythmie du coeur qui se manifeste souvent par des palpitations, voire aussi parfois par des essoufflements. Les personnes atteintes de ce trouble du rythme sont généralement âgées et présentent un haut risque cardiovasculaire.

La fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque

Parmi les troubles du rythme cardiaque, la fibrillation auriculaire est la plus fréquente.

Elle touche actuellement 750.000 personnes en France, avec des prévisions de l'ordre de 2 millions d'ici 2050 en raison du vieillissement de la population.

En effet, ce trouble touche les personnes âgées. La fréquence augmente progressivement à partir de la quarantaine puis s'accélère autour de 65 ans.

Au final, l'âge moyen des sujets atteints de fibrillation auriculaire est de 70 ans.

La fibrillation auriculaire, c'est quoi exactement ?

La fibrillation auriculaire correspond à une activation anarchique des oreillettes. Or lorsque les oreillettes du cœur ne se contractent pas, cela induit une contraction irrégulière des ventricules. Il s'agit d'un trouble majeur en cardiologie qui doit être pris en charge.

Les personnes touchées par une fibrillation auriculaire présentent généralement des palpitations, plus rarement des essoufflements.

Un bilan cardiovasculaire rigoureux s'impose, comprenant un électrocardiogramme (ECG), avec parfois un enregistrement de l'activité du cœur durant 24 heures, et une échographie du cœur.

Le problème est que cette arythmie n'est plus considérée comme une maladie isolée. Elle survient le plus souvent chez des sujets ayant une maladie cardiovasculaire sous-jacente (insuffisance cardiaque, diabète, hypertension, maladie coronaire, antécédent d'accident ischémique transitoire…), c'est-à-dire présentant un haut risque cardiovasculaire.

 

A noter que si toutes les maladies cardiovasculaires peuvent se compliquer d'une fibrillation auriculaire, ce trouble est fortement associé à l'hypertension :

 

75% des personnes touchées par la fibrillation auriculaire sont hypertendues.

 

Fibrillation auriculaire et accident vasculaire cérébral

Une complication grave de la fibrillation auriculaire est l'accident thromboembolique.

En effet, l'arythmie s'accompagne d'une dilatation des oreillettes et d'une stagnation du sang, des facteurs qui favorisent la formation de caillots dans les oreillettes. Un tel caillot libéré dans la circulation sanguine peut provoquer des accidents, dont le plus grave est l'embolie au niveau d'une artère cérébrale, à l'origine d'un accident vasculaire cérébral.

 

Ce risque est très important puisque 15% des accidents vasculaires cérébraux sont dus à une fibrillation auriculaire.

 

En cas d'épisode isolé, et après un bilan cardiaque complet, une surveillance est mise en place.

En revanche, une forme plus sévère de fibrillation auriculaire nécessite la mise en place d'un traitement. Il existe des médicaments anti-arythmiques qui permettent de rétablir la contraction des différentes parties du muscle cardiaque. On utilise également des anticoagulants pour s'opposer à la formation de caillots sanguins.

De nouveaux médicaments anticoagulants et anti-arythmiques sont en cours de développement, tandis que les techniques d'ablation progressent. Ces dernières reposent sur l'ablation de la zone arythmogène par la chaleur ou le froid (radiofréquence ou cryo-ablation) et sont encore réservées à une catégorie particulière et limitée de patients.

Sources

XIXe Journées Européennes de la Société française de cardiologie, 7 janvier 2009.

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