Portrait robot du joueur de poker et autres tribulations

Deux ans après l’ouverture à la concurrence du marché des jeux d’argent et de hasard (JAH) en ligne (paris sportifs, paris hippiques et poker), l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l’Observatoire des jeux (ODJ) ont mené une enquête afin de mieux connaître le profil des joueurs en ligne.On constate notamment qu’Internet rend plus « accros » les joueurs de poker…
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Quel est le profil type du joueur de poker ?

Le poker est le jeu en ligne le plus pratiqué derrière les jeux de tirage/grattage. Les joueurs de poker se révèlent très assidus : 21 % jouent quasiment tous les jours et 51 % au moins une fois par semaine, contre respectivement 11 % et 44 % pour le reste des joueurs en ligne.

Le joueur de poker type est un homme (64 % contre 56 % des autres joueurs) et il est jeune (un sur deux a moins de 31 ans, trois sur quatre a moins de 40 ans). Une autre particularité est liée à un âge précoce d’initiation (souvent par la famille ou des amis) : dès 20 ans pour un quart des joueurs et avant 25 ans pour la moitié des joueurs de poker. Ils sont essentiellement urbains, avec un niveau d’éducation plus élevé et plus souvent célibataires (40 % d’entre eux, contre 30 % des autres joueurs). Et leurs revenus sont un peu supérieurs à la moyenne des joueurs (inférieurs à 1.500 pour 28 % vs 20 %).

Le joueur de poker type est davantage attiré par les jeux nécessitant une expertise (paris sportifs vs tirage/grattage), il utilise les nouvelles technologies (support de jeu nomade : tablette, smartphone) et n’hésite pas à s’inscrire en ligne. Malgré la régulation du jeu en ligne, 25 % des joueurs de poker ont aussi des pratiques de jeux illégales et 25 % pratiquent exclusivement en dehors de l’offre régulée (vs 4,5 % pour les parieurs sportifs).

Les problèmes types rencontrés par le joueur de poker

Les nombreuses heures passées à jouer au poker en ligne empiètent sur leur durée de sommeil, les poussent au grignotage, les détournent des tâches quotidiennes et portent préjudice aux relations avec leur entourage.

Les joueurs de poker ont « des pratiques de jeu plus à risque que les autres joueurs ». Outre le fait qu’ils jouent plus longtemps et plus souvent, ils dépensent aussi davantage : 778 euros vs 627 pour les autres joueurs en ligne. Rejouer pour récupérer ses mises (« se refaire »), miser plus que prévu, ou plus pour avoir la même excitation, vendre ou emprunter, stresser ou culpabiliser sont des comportements plus particulièrement présents au poker.

Parmi les joueurs de poker, on estime qu’il y aurait 22 % de joueurs problématiques (vs 16,5 %). Au final, seuls quatre joueurs de poker sur dix sont classés sans risque. Cette proportion élevée est attribuée à Internet, qui a permis une plus grande accessibilité au jeu. À noter également que les joueurs de poker sont moins enclins à « percevoir le risque de perdre le contrôle de leur pratique que peut entraîner ce média ».

Pour en savoir plus et se faire aider :

L'addiction au jeu : quand jouer n'est plus un jeu

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Source : Les notes de l’Observatoire des jeux, n°3 / février 2014, http://www.economie.gouv.fr/files/note_3_-_les_joueurs_de_poker.pdf.