La pilule, des bénéfices non contraceptifs étonnants !

Les résultats d’une étude britannique de très grande envergure nous apportent la preuve qu’au-delà de son effet contraceptif, la pilule apporte bien d’autres bénéfices à ses utilisatrices. On peut même affirmer que « la pilule est bonne pour la santé » ! Explications du Dr David Elia*.
Sommaire

Quelle est la particularité de cette étude ?

Cette étude du Dr Philip Hannaford et collaborateurs, publiée en 2010 dans le British Medical Journal, a porté sur une population de 46.000 femmes recrutées en 1968 à l’âge de 29 ans et suivies durant près de 39 ans. La moitié de ces femmes ont pris la pilule en moyenne durant 4 ans, et leur devenir a été comparé à celles qui n’ont jamais utilisé ce mode de contraception. Autant dire que c’est l’étude prospective la plus importante portant sur des femmes ayant pris la pilule. Et les résultats sont stupéfiants.

Quels sont les bénéfices non contraceptifs de la pilule ?

Sans surprise, les femmes sous pilule avaient moins de douleurs de règles et moins de syndromes prémenstruels (ensemble des symptômes ressentis avant les règles et les premiers jours de celles-ci tels que gonflement et/ou douleurs abdominales, douleurs et/ou tensions des seins).

Mais il existe aussi de nombreux bénéfices non contraceptifs à la pilule, à commencer par une baisse de 12 % de la mortalité toutes causes confondues.

Les utilisatrices de la pilule présentaient un taux plus faible de décès concernant tous les cancers : le cancer du côlon, du rectum, de l’utérus et des ovaires. Quant au cancer du sein, on remarque chez ces femmes ayant pris la pilule que le risque n’est pas augmenté.

Le taux de mortalité est également moindre pour toutes les maladies veineuses et artérielles : phlébite, embolies pulmonaires, infarctus et accident vasculaire cérébral.

La mortalité baisse aussi en ce qui concerne les affections respiratoires, du système nerveux, parasitaires et infectieuses, mentales ou psychiatriques.

Avec la pilule enfin, les troubles génitaux et urinaires étaient moindres.

Finalement, seul le taux de mort violente était plus élevé chez les utilisatrices de pilule, mais ce fait insolite n’est pas retrouvé dans les autres études comparables, dont la Nurses’ Health Study, célèbre cohorte des infirmières américaines.

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Source : Hannaford P.C. et coll., BMJ, 2010 Mar 11;340:c927. doi: 10.1136/bmj.c927.
Interview du Dr David Elia, gynécologue, rédacteur en chef du magazine GENESIS, auteur d’une trentaine de livres grand public et membre du comité scientifique d’e-sante.