L’hypersexualité, reconnue comme un trouble mental

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 24/10/2012
Maj le
2 minutes
beau jeune couple caucasien dans un lit sur fond isolé
Autre
La 5e édition du DSM (pour Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), qui représente la bible dans le domaine des troubles mentaux, intégrera l’hypersexualité. Ce qui signifie concrètement que l’hypersexualité est reconnue comme un trouble mental à part entière, au même titre que le trouble autistique, la schizophrénie, les troubles paniques, la dépression, etc.

La 5e édition du DSM prévue en mai 2013 intégrera l’hypersexualité

Le DSM IV ou Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, a été publié en 1994 par la Psychiatric Association, puis régulièrement révisé. La prochaine édition de ce manuel, le DSM-V, est prévue pour le printemps prochain.

Dépendance au cybersexe, à la prostitution, aux sextoys, au voyeurisme, aux vidéos, magazines, images pornographiques, masturbations compulsives, etc., font partie des troubles définissant le syndrome d’hypersexualité.

5% de la population souffre d’hypersexualité

  • L’hypersexualité toucherait jusqu’à 5% de la population.
  • Les hommes sont plus souvent concernés : environ 5 hommes pour 1 femme.
  • Le syndrome d’hypersexualité est généralement associé à d’autres syndromes (anxiété, dépression) et à diverses additions (alcool…).

Comment porter le diagnostic d’hypersexualité ?

  • Les troubles persistent depuis plus de 6 mois.
  • Ils sont en rapport avec un traitement médicamenteux, une addiction (cocaïne notamment) ou des accès maniaques en cas de troubles bipolaires.
  • Le patient a tenté de limiter son activité sexuelle sans y parvenir.

Ce syndrome cause un réel préjudice : affectif, familial et/ou social.

L’hypersexualité n’a rien d’amusant. Les personnes concernées sont dépendantes et présentent une souffrance morale majeure qui requiert la mise en place d’une prise en charge spécifique, reposant essentiellement sur des thérapies cognitives et comportementales.

Selon les résultats d’une étude visant à définir plus précisément les critères de ce syndrome d’hypersexualité et ayant porté sur 207 patients atteints d’hypersexualité :

  • 17% ont perdu leur travail au moins une fois.
  • 28% ont eu une histoire d’infection sexuellement transmissible.
  • 39% ont rompu avec leur conjoint(e).
  • 78% ont rencontré au moins une fois une « panne sexuelle ».

L’hypersexualité a débuté avant l’âge de 18 ans pour 54% d’entre eux et entre 18 et 25 ans pour 30% d’entre eux.

Sources

Reid R.CO et al., Report of Findings in a DSM-5 Field Trial for Hypersexual Disorder, The Journal of sexual Medicine, Article first published online: 4 OCT 2012. DOI: 10.1111/j.1743-6109.2012.02936.x.

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