Homéopathie : paroles de soignants

L’homéopathie est dans la ligne de mire de nombreux supporteurs et détracteurs qui s’affrontent par médias et communiqués interposés. Nous avons voulu donner la parole aux professionnels de santé, médecins, pharmaciens, et sages-femmes qui, bien que formés à la médecine conventionnelle et à l’allopathie, ont choisi de faire entrer l’homéopathie dans leurs prescriptions.
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Sommaire

Médicaments homéopathiques : le mot de l’industriel

Christian Boiron

« Ce qui caractérise l’homéopathie aujourd’hui, ce sont les très hautes dilutions : on constate que c’est efficace chez certaines personnes ; que cela ne l’est pas pour tout le monde ; et que cela soigne des symptômes inattendus. Mains on ne sait toujours pas à ce jour quel est le mode d’action de l’homéopathie. »

« La médecine homéopathique peut se positionner en première intention pour certaines pathologies ou en complément d’autres thérapeutiques. Si elle ne fonctionne pas, le patient change de thérapeutique sous le contrôle du médecin. »

Homéopathie et cancer : mieux supporter les traitements anti-cancéreux conventionnels

Dr Emmanuel Berland - Oncologue radiothérapeute

« 60% des patients traités en oncologie recourent à des techniques complémentaires comme l’acupuncture et l’homéopathie.
Il existe une consultation d’homéopathie dédiée au traitement des effets secondaires liés aux chimiothérapies. Elle soulage alors le patient. De même, l’homéopathie soulage des douleurs articulaires provoquées par l’hormonothérapie.
Le fait de voir sa douleur diminuer grâce à l’homéopathie permet au patient une meilleure observance de son traitement anti-cancéreux conventionnel ! »

« L’homéopathie permet d’aller vers plus d’individualisation dans l’accompagnement du patient. Il existe des protocoles établis par des collèges d’experts contre les nausées et les douleurs articulaires. »

Dr Lionel Cheynis - Médecin généraliste

« L’homéopathie est utilisée en soins de support en oncologie. C’est une médecine complémentaire de la médecine conventionnelle, en particulier dans le cas du cancer. C’est une médecine qui correspond bien à un esprit cartésien car c’est une médecine expérimentée. »

Christiane Messerschmitt - Pharmacien

« Les Plans cancer 2009 et 2014 ont renforcé le rôle de référent du pharmacien auquel le patient peut librement demander conseil. Je recommande l’homéopathie pour soulager les nausées provoquées par les chimiothérapies ou les brûlures liées à la radiothérapie. Cela a une conséquence bénéfique sur l’appétit du patient, donc sur le maintien de son poids et sur sa forme, ce qui accroît sa capacité à supporter et à recevoir son traitement jusqu’à la fin ! Le patient redevient acteur de son traitement : il a son tube de granules homéopathiques dans la poche, et il en prend quand il en a besoin. Mais il faut savoir que beaucoup de patients n’ont pas besoin d’homéopathie. »

« Très important : il n’existe pas d’interaction entre les médicaments allopathiques et les médicaments homéopathiques, à la différence de la phytothérapie. »

« Si un traitement homéopathique n’a pas d’action sur un patient, ce n’est pas la peine de poursuivre. »

Homéopathie et obstétrique : soigner les petits maux de la grossesse

Dr Christelle Besnard-Charvet - Gynéco-obstétricienne

« L’homéopathie aide l’organisme à aller mieux au tout début d’un problème de santé... C’est un outil très précieux pour rééquilibrer un organisme avant que cela aille mal… »

« L’homéopathie est très efficace pour lutter contre les petits maux de la grossesse tels que les mycoses vaginales à répétition, pour la préparation à l’accouchement, le début de travail, le post partum, et pour diminuer la douleur de la montée de lait. Mise à part la contraception, la gynécologie peut soigner par homéopathie en première intention. »

« L’homéopathie a fait une entrée bienvenue alors que nous nous trouvions parfois démunis en gynéco-obstétrique sur les douleurs et les maux liés à la grossesse… ».

Fabrice Liszak de Maszary - Directeur Centre Hospitalier

« J’ai remis à plat les pratiques des praticiens hospitaliers, des sages-femmes, des autres professionnels de santé, et auprès des parturientes : nous nous sommes rendu-compte qu’elles étaient nombreuses à aspirer à redevenir actrices de leur grossesse et à avoir une approche moins médicamenteuse de leur accouchement. Nous leur proposons un accouchement personnalisé comportant un axe physiologique plus des approches complémentaires telles que l’acupuncture et l’homéopathie. Nous avons eu des retours très positifs de cette approche dont le taux a grimpé de +15% en 14 mois ».

Agnès Castor - Sage-femme

« Depuis 2011, les sages-femmes ont le droit de prescrire de l’homéopathie. J’en prescris auprès des femmes enceintes pour le traitement des nausées, des vomissements, contre certaines douleurs, contre les mycoses récidivantes pendant la grossesse, pour la préparation à l’accouchement. Je cherche toujours un traitement personnalisé. Il faut savoir que les prescriptions homéopathiques sont notifiées dans le Dossier Médical du Patient. »

Homéopathie et médecine générale : des médicaments sans effets secondaires

Dr François Mulet - Médecin généraliste

« L’homéopathie ne permet pas de tout soigner, évidemment. Mais l’un de ses avantages majeurs, c’est qu’elle permet de prescrire des médicaments qui ne possèdent pas d’effets secondaires." 

« Il y a deux originalités dans le traitement homéopathique. D’une part, on colle aux symptômes, on se laisse un temps d’écoute physique ou psychologique. D’autre part, on peut ainsi proposer des traitements de terrain. C’est une médecine évolutive pour laquelle on réajuste les prescriptions au fil de la maladie du patient, et on peut transmettre les conclusions à tous les intervenants de la chaîne de soin concernant le malade : médecins praticiens de toutes spécialités, sages-femmes pour l’obstétrique. »

Dr Laure Salin Leblanc - Médecin généraliste

« Nous exerçons une écoute active nécessaire en homéopathie pour considérer le patient dans sa globalité. »

"Je pratique au quotidien l’homéopathie pour les enfants (stress, manque de sommeil, rhinopharyngites à répétition, …) et pour les parents (ménopause, problèmes de digestion, de côlon, etc…). J’ajoute toujours une prescription homéopathique dans mes consultations conventionnelles de médecine générale. »

« L’homéopathie est un atout dans ma pratique de la médecine générale, en ville comme à la campagne, pour tous les patients. »

Claire Cornelise - Pharmacien

« Le pharmacien est souvent le premier professionnel de santé que l’on vient voir. On vient nous consulter pour des problèmes de plaies, de blessures, de bobos en tous genres… La pré-ménopause, les problèmes de santé de la petite enfance… On vient aussi nous demander directement des conseils en complémentarité d’une ordonnance classique… Je réponds et si besoin, j’oriente la personne vers un médecin."

« Notre objectif est de soulager le patient avec la meilleure sécurité possible.
On ne guérit pas un patient, on guérit un symptôme. »

Laissons à Christian Boiron le mot de la fin …

« En homéopathie, nous recherchons la critique intelligente, scientifique, utile.
5 000 médecins la prescrivent en France.
L’homéopathie représente entre 2 et 3 % du marché mondial du médicament; gageons que les centaines de millions de patients qui l’utilisent à travers le monde ne sont pas tous des imbéciles… »

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