Eczéma : trop d'hygiène ?

Dans les pays industrialisés, l'eczéma est en augmentation depuis une trentaine d'années. Comme pour les allergies en général, la théorie « hygiéniste » est avancée.

La dermatite atopique caractérisée par des poussées d'eczéma survient généralement à partir de l'âge de trois ou quatre mois pour disparaître dans 80% des cas avant l'entrée à l'école primaire. Il existe un terrain génétique (familles dites à terrain atopique touchées par des rhinites, des conjonctivites, des crises d'asthme allergiques…), des facteurs alimentaires, environnementaux (la dermatite est plus fréquente en milieu urbain qu'à la campagne) ou encore infectieux. Cependant, la difficulté vient du fait que ces éléments sont fortement intriqués et varient d'un sujet à un autre.

Quoi qu'il en soit, les enfants des pays développés aux habitudes d'hygiène exacerbées, surprotégés et vivant dans des familles de moins en moins nombreuses sont les plus touchés. Moins exposés aux infections banales de la petite enfance, ils sont moins protégés contre la dermatite atopique. À l'appui de cette théorie, les enfants vivant en crèches, en collectivité ou en fratrie, sont moins exposés à cette affection.

Explication

L'explication est assez simple. Plus nos défenses sont stimulées précocement par les agents infectieux, plus elles acquièrent des propriétés efficaces dans ce domaine et plus elles se détournent de la voie immunoallergique. Les lymphocytes représentent nos cellules de défense contre les agents infectieux, mais ils sont également impliqués dans les réactions immunoallergiques. Ainsi, plus ils sont stimulés tôt par des infections bénignes durant l'enfance, plus ils se perfectionnent dans ce secteur, délaissant le terrain de l'immunoallergie.

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Source : XXe Congrès Mondial de dermatologie, 1-5 juillet 2002, Paris. Intervention Pr Christine Bodemer, Hôpital Necker, Paris.