Le cancer du sein : après la mastectomie, un reste à charge trop lourd

La Ligue contre le cancer a présenté hier son Observatoire sociétal des cancers 2014. Cette 4e édition se focalise sur les difficultés rencontrées par les femmes ayant subi une mastectomie (ablation d’un ou des deux seins). Sont ainsi soulignés les importants restes à charge financiers et les répercussions psychologiques.

La mastectomie coûte cher aux femmes

Chaque année en France, 20.000 femmes subissent une mastectomie, une intervention nécessaire dans un cas sur trois pour guérir d’un cancer du sein, mais « mutilante », touchant l’image des femmes et la féminité. Les effets délétères de ce type d’intervention ont été évalués en interrogeant les femmes concernées : colère, résignation et difficultés psychologiques sont largement exprimées.

« Le jeudi matin, quand le chirurgien m’a opérée, je ne savais pas s'il allait enlever juste ces deux grosseurs ou si j’allais me réveiller en n’ayant plus le sein. Et c’est ce qui s’est produit. »

« Il me manquait un sein, je n’avais plus de cheveux et j’avais des cernes pas possibles. Gollum dans Le Seigneur des Anneaux, c’était moi. C’était l’image que je me faisais de moi. »

Les problèmes financiers sont aussi fortement présents avec un reste à charge conséquent : 456 € immédiatement après la mastectomie puis 256 € par an en soins complémentaires en l’absence de reconstruction chirurgicale. Pour les femmes qui se font reconstruire le sein (3 sur 4), ce coût annuel supplémentaire grimpe à 1391 €. Ce reste à charge pèse dans le budget des femmes et de leur famille.

« Ma mutuelle n’était pas terrible et les dépassements d’honoraires n’étaient pas pris en charge. J’ai dû avancer l’argent pendant des mois et ce n’est pas fini. La mastectomie n’a pas été remboursée à 100%. C’était entre 3.000 et 4.000 €. »

L’aide psychologique aussi coûte cher

L’aide psychologique, dont l’utilité est indéniable, est souvent sacrifiée pour raisons financières. En effet, l’Assurance maladie ne rembourse qu’un forfait de deux séances auprès d’un psychologue et dans 33% des cas, les consultations psychologiques en ville entraînent un reste à charge.

La Ligue nationale contre le cancer, qui proposent déjà des consultations gratuites et organisent des groupes de parole, demande à ce que le forfait soit étendu à 10 séances, indispensable pour faire un véritable suivi permettant de gérer angoisse, dépression, anxiété face à la maladie, perte de repères, altération de l’image corporelle, de l’estime de soi, difficultés relationnelles, comportementales, etc.

On retiendra que globalement les femmes sont mal informées sur les aides possibles, tant pour les soins complémentaires que pour l’aspect purement financier.

À savoir : au niveau national, il existe un service téléphonique d’écoute et de soutien psychologique pour les malades et leurs proches, le 0810 111 101, www.ligue-cancer.net.

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Source : La Ligue nationale contre le cancer, « Observatoire sociétal des cancers, Cancer du sein, Se reconstruire après une mastectomie », rapport 2014.