Activité physique sur ordonnance

Alors que le Ministère de la Santé doit mettre en œuvre dans les prochaines semaines un plan en faveur de l'activité physique, l’Académie de médecine va plus loin en préconisant une prescription et un remboursement de l'activité physique en France. Sur quel argumentaire repose une telle démarche ?
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L’activité physique a des effets préventifs et thérapeutiques

Les bénéfices de l’activité physique sur la santé physique et mentale ne sont plus à démonter et nous accumulons les preuves.

Alors pourquoi les médecins ne pourraient-ils pas en prescrire, au même titre que les antalgiques, les antihypertenseurs, les antibiotiques ou les antidépresseurs ?

En effet, l’activité physique est bénéfique pour le sommeil, le stress et l’anxiété. Elle améliore la fonction cardiovasculaire et pulmonaire, les muscles, le squelette, le système nerveux, le cerveau et l’immunité, et prévient ainsi l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, la dépression, etc. Mais l’activité physique facilite aussi le sevrage tabagique, augmente l’espérance de vie, retarde la dépendance des personnes âgées et diminue la consommation de médicaments.

Rembourser l’activité physique serait plus rentable que les médicaments

Au final, adultes et seniors sont invités à la pratiquer cinq demi-heures par semaine, en privilégiant les exercices de gymnastique ou de culture physique, tout en conservant un mode de vie actif.

Considérant le peu d’adultes pratiquant régulièrement plus de 30 minutes de sport par semaine, il serait normal que les pouvoirs publics s’en mêlent et que les médecins soient habilités à prescrire du sport sur ordonnance. Les Académiciens suggèrent que les médecins précisent clairement sur l’ordonnance "le détail des activités physiques" : nature du sport recommandé, intensité, durée et fréquence des séances, suivi et contrôles médicaux à observer.

Pour la Sécurité sociale, le remboursement de séances de sport serait plus rentable que celui des médicaments, dans la mesure où l’activité physique agit à la fois en amont en prévenant le développement de pathologies lourdes, mais aussi en prévenant les récidives, en améliorant l’efficacité des traitements et en diminuant la consommation de médicaments. Le calcul a été fait : « la Sécurité sociale économiserait 56,2 millions d'euros par an en finançant à hauteur de 150 euros une activité physique ou sportive adaptée à 10% des patients souffrant de cancer, de diabète ou d'insuffisance respiratoire chronique ».

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Source : Rapport de l’Académie de Médecine, octobre 2012.