Voyager à en perdre la raison
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Un voyage qui devient pathologique suite à un choc artistique

Ce trouble est appelé spécifiquement le « syndrome du voyageur ». Il s'agit en fait d'un état d'extase lié au choc émotionnel provoqué par une oeuvre d'art. Brutalement, le sujet est en proie à un vertige, avec perte du sens de l'orientation, il ressent de violentes douleurs dans la poitrine et une accélération du coeur. Il croit « perdre ses esprits », traversant tour à tour un état d'exaltation, un sentiment de toute puissance, parfois un état de panique accompagné d'une intense peur de mourir. Le plus souvent, les personnes retrouvent leurs esprits en quittant le lieu à l'origine de ce choc. Selon les villes ou les oeuvres d'art en cause, différentes manifestations sont possibles. Le Syndrome de Stendahl est le premier syndrome du voyageur a avoir été reconnu. Il doit son nom au célèbre écrivain, Stendhal, qui le premier, en 1817, dans ses carnets de voyage, a fait la description ce que lui-même a ressenti en sortant de l'Eglise Santa Croce à Florence. Aujourd'hui encore, chaque année, les urgences des hôpitaux de Rome et de Florence reçoivent des touristes en proie à ce même tourment.

Un voyage qui devient pathologique suite à un choc mystique

Le Mur occidental ou mur des Lamentations à Jérusalem provoque aussi son cortège de manifestations pathologiques, dans un contexte de choc mystique plutôt qu'artistique. Par analogie avec le syndrome de Stendahl, il porte le nom de syndrome de Jérusalem. Les médecins de la ville sont habitués à recevoir dans les services d'urgences de faux messies et quantités d' «illuminés », attirés par l'aura mystique du Mur. Leur vigilance a d'ailleurs redoublé au moment du passage au deuxième millénaire. Ce syndrome peut atteindre trois types de personnalités : certaines n'ont jamais eu aucun trouble psychiatrique mais sont brutalement victimes d'un désir de pureté; certaines, déjà fragiles s'identifient à un personnage de la Bible, d'autres encore se croient investies d'une mission particulière. D'autres lieux saints provoquent aussi ce type de manifestation. Les médecins de l'Hôtel Dieu* (à côté de Notre-Dame) observent régulièrement le syndrome de Paris, souvent provoqué à l'issue d'une visite à Notre-Dame. Les japonais seraient particulièrement sujets à ce type de syndrome qui peut comporter des expressions particulières comme une dépression les conduisant parfois à une tentative de suicide, voire à des délires de persécution.Le syndrome de l'Inde** : des troubles hallucinatoires ou délirants sont fréquents en Inde, pays dont la puissance mystique, mêlée à l'extrême pauvreté, bouleverse les voyageurs les plus rationalistes. Les sujets entrent dans des états d'errance ou d'extase, nécessitant le plus souvent un rapatriement sanitaire. Le simple retour en occident règle le plus souvent la situation.

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