Trouble de l’attention et hyperactivité : cinq idées reçues sur le TDA/H
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Parents et enseignants : la bonne attitude face à un enfant TDA/H

Un certain nombre d’enfants présentant un trouble de l'attention ont peu de retentissement sur leur vie scolaire, sociale et familiale. Ceux-là n’auront pas de prise en charge particulière hormis quelques conseils délivrés aux parents. Lorsque l’impact est plus préoccupant, la mise en œuvre de mesures psychologiques, éducatives et sociales suffit le plus souvent et permet, dans au moins 80% des cas, de se passer des médicaments.

Dr Dominique Girardon-Grichy : « Des aménagements scolaires aident efficacement l’enfant, comme par exemple le placer devant le bureau du maître pour capter son attention, ne pas le mettre à côté d’une fenêtre, ne pas le priver de récréation parce qu’il n’a pas fini son travail car ces enfants ont besoin de se dépenser, utiliser ce besoin de bouger à des fins utiles (distribuer les cahiers etc.), enlever tous les distracteurs de la table, privilégier des activités plus brèves, l’autoriser à effacer ses nombreuses fautes d’inattention, délivrer les consignes une par une et de façon claire, reformuler, alterner les efforts et les détentes etc. Consignes identiques à la maison où les devoirs requièrent un environnement calme, ordonné, sans distracteur ».

Les enfants et les familles peuvent recourir à des psychothérapies classiques, à des psychothérapies dynamiques familiales et à la psychomotricité*.

Au sein des thérapies cognitivo-comportementales, il existe un « Programme d’entraînement aux habiletés parentales de Barkley » :

Aux signes classiques de TDA/H s’ajoutent souvent une fluctuation imprévisible des émotions, une intolérance à la frustration et une difficulté à respecter les règles et les consignes familiales, sociales ou scolaires. D’où des relations conflictuelles entre les parents et l’enfant. « En réaction à des enfants plus revendicatifs, défiants et exigeants, les parents deviennent directifs, critiques et coercitifs, explique Stéphan Renou, duService de psychopathologie de l’enfant, hôpital Robert-Debré (Paris). Au final, il y a un risque de baisse d’estime de l’enfant TDA/H déjà fragile, ainsi qu’une détresse et une incompétence ressentie par les parents. Le Programme Barkley en 10 étapes s’adresse spécifiquement aux parents, en groupe fermé de quinze à vingt personnes, à raison de dix séances de 90 minutes, généralement bimensuelles ».

TDA/H : Faut-il craindre la Ritaline® ?

Le méthylphénidate, principe actif de plusieurs médicaments donné en cas de TDA/H dont le plus connu est la Ritaline®, ne mérite pas sa mauvaise réputation. Il stimule certaines régions du cerveau et lutte contre l'endormissement (c’est un psychostimulant, une amphétamine sans en être une). Alors que chez le sujet normal il va induire une excitation, une agitation, une irritabilité et empêcher le sommeil (comme les amphétamines), chez la personne TDA/H, il procurera une amélioration de l'agitation physique (hyperactivité), de la concentration, de l'écoute, de l'impatience et de l'impulsivité. Au rang des effets indésirables les plus courants (10% des cas), la nervosité, les insomnies d’endormissement et les maux de tête.

Dr Dominique Girardon-Grichy : « En France, parmi les 3 à 5 % des enfants TDA/H, seuls 10 % reçoivent un traitement médicamenteux par méthylphénidate prescrit après échec d’une prise en charge non médicamenteuse. Aux Etats-Unis c’est de l’ordre de 20%. En France, il est délivré au compte-goutte entre 6 et 18 ans (parfois à l’âge adulte) et seuls les médecins psychiatres ou pédiatres ayant une vacation hospitalière peuvent initier le traitement. Ils doivent être revus une fois par an en consultation hospitalière et chaque mois par leur médecin traitant (surveillance du poids, de la taille, de la pression artérielle, interrogatoire sur les effets secondaires). Les médecins généralistes suivent 80% des enfants TDA/H ».

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Source : D’après un entretien avec le Dr Dominique Girardon-Grichy, médecin généraliste à Montlignon (95) présidente du groupe de travail de la Haute Autorité de santé des recommandations « Conduite à tenir en médecine de premier recours devant un enfant ou un adolescent susceptible d’avoir un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » HAS 2014.
(1) http://www.TDA/H-france.fr/Epidemiologie-du-TDA/H-enFrance-Dr.html; (2) recommandations de la Haute Autorité en Santé 2014, http://www.has-sante.fr/portail
(3) Galera C. Symptômes de l'hyperactivité-inattention dans l'enfance et conduites à risque au jeune âge adulte [thèse] Bordeaux: Université Bordeaux 2 - Victor Segalen; 2010.
* http://www.psychomotricite.com/spip.php?article277