Toxoplasmose
La toxoplasmose est une maladie parasitaire, le plus souvent bénigne.Elle peut cependant avoir des conséquences graves chez la femme enceinte car elle provoque des malformations du fœtus. Elle est également redoutée chez la personne immunodéprimée (en cas de sida notamment), car elle peut toucher le cerveau. Son dépistage et sa prévention sont donc systématiques dans ce contexte.
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Toxoplasmose : Examens

Dans la mesure où dans la majorité des cas, la maladie est silencieuse (aucun symptôme), ce sont les examens biologiques qui vont permettre d'affirmer la contamination.

Le dépistage de la toxoplasmose par un examen sérologique est une obligation légale dans le cadre d'une déclaration de grossesse. Le test de base consiste à doser les anticorps IgG et IgM. Cependant, cet examen est peu spécifique car plus de 60% des Français en possèdent. Ainsi, en pratique, c'est chez la femme enceinte qu'il importe de pouvoir affirmer avec certitude une infection récente, en raison des risques qu'elle fait courir au fœtus.

Un test est effectué lors de la première visite prénatale.

  • S'il est positif, cela signifie que la femme a déjà été contaminée par la toxoplasmose et il faut alors déterminer si la contamination est récente ou ancienne (dosage des anticorps IgM et IgG).

    Une contamination ancienne est le témoin d'une immunité acquise : la future maman ne risque pas d'être contaminée lors de sa grossesse et de transmettre la maladie à son bébé. A l'inverse, une infection récente est susceptible de menacer le fœtus.

  • S'il est négatif, cela signifie que la femme n'a jamais été contaminée par la toxoplasmos, et qu'elle peut l'être pendant sa grossesse et donc contaminer son enfant. Elle devra donc renouveler l'examen tous les mois pour surveiller l'éventuelle apparition de la maladie et pouvoir entreprendre le traitement rapidement.

Aujourd'hui, le diagnostic anténatal de toxoplasmose repose sur la biologie fœtale, l'échographie et la PCR. Le prélèvement de sang fœtal dans le cordon (à partir de la 20e semaine de grossesse) sert à rechercher la présence d'IgM fœtales (anticorps qui témoignent du contact avec le parasite). Il faut cependant signaler qu'elles ne sont retrouvées que dans 25% des cas. L'échographie sert à guider le prélèvement de liquide amniotique (amniocentèse) et la ponction de sang fœtal, et à rechercher des malformations fœtales (cerveau, foie). La PCR (Polymerase Chain Reaction) permet de rechercher la présence de toxoplasme dans le liquide amniotique par biologie moléculaire.

Ces examens permettent d'évaluer le pronostic fœtal en fonction de la date de l'infection et de proposer une prise en charge materno-fœtale adaptée.

Toxoplasmose : Traitement

Dans la forme bénigne de la maladie, on ne traite pas la toxoplasmose pour favoriser l'immunisation.

A l'inverse, le traitement est impératif chez la femme enceinte, le nouveau-né, la personne immunodéprimée ou en cas de toxoplasmose oculaire.

  • Au cours de la grossesse, une interruption thérapeutique de grossesse peut être proposée lorsque la contamination a eu lieu en début de grossesse en raison du risque important de malformations fœtales graves.
  • Après la 16ème semaine d'aménorrhée, ce risque diminue et un traitement (pyriméthamine sulfadiazine / spiramycine) est institué sous surveillance échographique régulière.
  • A la naissance, l'enfant est également traité si le diagnostic de toxoplasmose congénitale est confirmé.

Dans le cas d'une toxoplasmose oculaire (très rare en France), un traitement antibiotique est prescrit afin d'obtenir une cicatrisation des lésions, ce qui n'empêche pas toujours la survenue d'une atteinte visuelle plus ou moins sévère.

Il faut donc souligner l'importance de la prévention de la toxoplasmose chez la femme enceinte.

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Guide: 

Source : Symposium européen sur la prévention et le traitement de la toxoplasmose congénitale. Paris, 10 et 11 octobre 2002. Abstract Pédiatrie n° 165 du 01/12/2002. Infections virales et toxoplasmoses maternofoetales - Prise en charge clinico-biologique. L. Grangeot-Keros, F. Audibert. Elsevier, coll. Medibio. Obstétrique. J. Lansac, C. Berger, G. Magnin. Masson 2000.