Toux du nourrisson, halte aux idées reçues !
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Comment soulager la toux du petit enfant ?

La bonne attitude est de traiter la cause de la toux, la plupart du temps ce sont des rhinites et les rhinopharyngites :

  • le premier des traitements est de laver le nez à la pipette avec du sérum physiologique pour enlever les sécrétions (désobstruction rhinopharyngée,) l’idéal avant les repas et le couche ;
  • seconde priorité : bannir le tabac des lieux de vie de l’enfant : ni dans les pièces, ni dans l’habitacle de la voiture, ni même à la fenêtre. Le tabac reste dans les murs et les meubles pendant 6 semaines !
  • l’hydratation de l’enfant est primordiale car l’état de fièvre déshydrate. L’eau calme aussi l’irritation, comme le miel. Ce dernier est cependant déconseillé avant l’âge de 1 an, par crainte de botulisme ;
  • éventuellement, incliner le matelas de l’enfant d’environ 30° peut le soulager ;
  • ne pas trop chauffer la chambre, une température de 18° est préférable.

Dr Ania Carsin : "Si la toux s’accompagne de fièvre, mais que celle-ci est bien vécue, pas de raison de la faire baisser, l’organisme est en train de livrer bataille contre l’infection.

Si la fièvre est difficile à supporter, du paracétamol - un antipyrétique (contre la fièvre) - peut la soulager ainsi que la douleur d’irritation engendrée par la toux. Surtout pas d’anti-inflammatoires sans diagnostic médical. Ils feraient flamber une infection potentielle en affaiblissant l’inflammation qui est aussi un moyen de défense de l’organisme. À la rigueur, si l’irritation due à la toux est trop douloureuse pour la prise de biberons, du paracétamol peut adoucir la gorge."

Rappel : les infections des voies respiratoires (rhume, rhinite, bronchite, bronchiolite) sont dues à des virus, les antibiotiques sont donc inefficaces dans ces maladies.

6 indices qui doivent faire consulter devant une toux du nourrisson

  • Devant une toux brutale, l’enfant peut avoir ingéré un corps étranger.
  • Lorsque le nourrisson continue à avoir du mal à respirer en dépit de lavages de nez efficaces. L’enfant présente des "signes de lutte", avec les muscles du cou tendus.
  • Si la toux s’accompagne d’une fièvre qui laisse l’enfant apathique, douloureux, amorphe comme en cas d’otite ou de pneumonie. Mais aussi si la fièvre dure plus de deux-trois jours avec des signes d’infection respiratoire (respirations rapides, mouvement anormaux des côtes lors de la respiration) ou des difficultés d’alimentation (concrètement lorsqu’il mange moins de la moitié de sa ration alimentaire quotidienne).
  • L'éventualité d'une pneumonie : ne pas se précipiter tout de suite chez le médecin devant une toux, la radiographie des poumons peut être normale au départ et les signes de pneumonies peuvent apparaître deux jours plus tard.
  • Si la toux s’accompagne de sifflements à l’inspiration (signe d’une laryngite) ou à l’expiration (signe d’une bronchiolite).
  • Un épisode d’infection virale dure environ trois à quatre jours, mais la toux peut persister 10 à 15 jours après, sans inquiétude. Une toux de plus de trois semaines doit faire consulter. Cela n’aboutira généralement pas à une prescription mais permettra au médecin d’éliminer d’autres causes de toux (coqueluche, reflux gastro-œsophagien, asthme, anomalies cardiaques etc).
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Source : D’après un entretien avec le Dr Ania Carsin, pneumo-pédiatre dans le service de Pédiatrie, CHU de Marseille - Hôpital de la Timone.