Sommeil : pourquoi pas d’écrans avant de dormir ?
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Lumière bleue : Les troubles du sommeil augmentent

Si chacun a sa propre chronobiologie (il y a des lève-tôt et des couche-tard), il n’empêche ! Plus on tweet, plus on chatte, plus on envoie des sms le soir, plus on s’expose à la lumière bleutée. Du coup, on active d’autant sa vigilance et ses performances cognitives, et en conséquence, on retarde le moment de dormir et la possibilité d’avoir un sommeil réparateur.

Occasionnellement, la dette de sommeil peut se récupérer mais si elle se répète, les accro des smartphones et des tablettes au lit risquent de devenir insomniaques. Selon l’enquête de l’INSV, 49% des personnes qui ont un portable en veille ou en fonctionnement dans leur chambre ont des troubles du sommeil.

En outre, des études ont déjà montré que l’utilisation tardive des écrans diminuait le temps de sommeil et altérait son architecture : les « techno-addict » se réveillent plus souvent pendant la nuit, ils ont un sommeil moins profond et font plus de cauchemars… Autant de signes qui, à terme, pourraient se chroniciser.

Sommeil et écrans : les adolescents sont les plus à risques

Les utilisateurs des nouvelles technologies la nuit sont majoritairement jeunes. Pour le Dr Gronfier,

« Les adolescents qui téléphonent, chattent ou jouent en ligne le soir constituent une population à risques. On craint une augmentation des troubles de l’endormissement chez eux car ils combinent deux facteurs, l’exposition à la lumière bleue le soir et une horloge biologique naturellement lente à cette période de la vie qui fait qu’ils se couchent tard… On les voit de plus en plus en consultation pour des problèmes de retard dans leur cycle veille-sommeil ».

Une enquête à paraître indique que les collégiens sont ceux qui répondent le plus à leurs messages la nuit. « Ils ont la possibilité d’être connecté avec leurs copains à l’abri du regard des autres et de flirter avec l’interdit », souligne le Dr Sylvie Royant-Parola. Sauf que le sommeil a une fonction physiologique fondamentale, il nous permet de nous régénérer, de nous reconstruire.

Pour preuve, selon la spécialiste, « Il suffit d’une heure en moins pour que le corps soit en état d’hyper activation, qu’il y ait une modification du cortisol, l’hormone du stress, de la leptine et de la gréline, deux hormones qui dégradent les aliments. Quand on dort moins, non seulement on grossit mais le coeur ne se repose pas comme il devrait, une des conséquences est l’augmentation des troubles cardiovasculaires ». Il faut juste le savoir.

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Source : Entretien avec le Dr Claude Gronfier, neurobiologiste à l’Inserm et Vice -Président de la Société Francophone de Chronobiologie. Et avec le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre, présidente du Réseau Morphée et Vice-Présidente de l’INSV.
*Organizational Behavior and Human Decision Process.