Sommeil : mieux manger pour mieux dormir
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Les régimes, plus efficaces quand on dort bien

Suivre un régime alimentaire n’est pas anodin car cela peut affecter le sommeil, non seulement en augmentant la latence d’endormissement mais aussi en diminuant la durée du sommeil à ondes lentes (la phase du sommeil la plus récupératrice au niveau physique).

Un régime majore potentiellement la fatigue. De plus, après une privation de sommeil, la faim augmente et de fait l’apport énergétique, souvent au profit des glucides qui semblent bien plus attirants et plus énergétiques.

Eve Tiollier, nutritionniste à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) : « Constat intéressant, un déficit de sommeil favorise la perte musculaire au détriment de la masse grasse, même si le poids perdu est similaire (4). Des femmes sous restriction calorique en dette de sommeil (5h30 de sommeil) perdaient sur deux semaines surtout de la masse maigre (perte musculaire majorée de 60%) plutôt que de la masse grasse (perte diminuée de 50%), comparé à celles qui dormaient 8h30. Par conséquent, quand on fait un régime, il faut absolument avoir une bonne hygiène de sommeil, sous peine de perdre surtout de la masse musculaire ».

Les hormones, impliquées à la fois dans l’appétit et le sommeil

L’adage « Qui dort dîne » n’est pas sans fondement. La leptine et la ghréline sont deux hormones particulièrement impliquées dans la régulation de la balance énergétique. La ghréline est sécrétée le jour et stimule l’appétit alors que la leptine qui contrôle la satiété est sécrétée pendant le sommeil. Or si l’on ne dort pas assez, cet équilibre est bouleversé et la sensation de satiété s’émousse. La faim s’accroît et, avec elle, l’appétit pour des aliments riches (matières grasses et glucides).

L’hormone de croissance joue aussi un rôle car sa sécrétion augmente en phase de sommeil. Or, elle régule la masse grasse.

Quant au cortisol, son rythme de sécrétion circadien (sécrété en seconde partie de nuit avec un pic le matin) est perturbé par la privation de sommeil et l’insomnie. Il est alors sécrété plus tôt dans la journée, avec un impact sur la faim, mais aussi sur l’insulino-résistance (comme dans le diabète de type 2) et le développement d’une obésité.

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Source : (1) Driver et al. Physiology and Behaviour, 1999; (2) www.etude-nutrinet-sante.fr; (3) Grandner MA et al. Appetite. 2013 May ;64:71-80; (4) Nedeltcheva AV et al. Ann Intern Med. 2010 Oct 5;153(7):435-41; (5) Afaghi et coll. Am J Clin Nut, 2007; (6) Yoneyama S et al.  PLoS One. 2014 Aug 15;9(8); (7) Lodato et coll. Nut Research, 2013; (8) Feige B et al.Alcohol Clin Exp Res. 2006 Sep;30(9):1527-37
D’après un entretien de Eve Tiollier, PhD (Docteur es Sciences), nutritionniste à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) (http://www.insep.fr/) à l’occasion du CONGRÈS DU SOMMEIL®, organisé par la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil et la Société de Pneumologie de Langue Française (Groupe Sommeil) en collaboration avec la Société Française des Techniciens du Sommeil
Résultats de l’étude Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV)/MGEN réalisée dans le cadre de l’étude NutriNet‐Santé (2015)