Scooters : dans la vraie vie, il n'y a pas toujours de deuxième chance...
Sommaire

e-sante : Comment sensibiliser les jeunes ?

Dr Laurent Pidhorz : Tout à commencé il y a 6 ans par un « ras le bol » de prendre en charge des jeunes traumatisés en raison d'accidents de scooter, lesquels semblaient de plus en plus graves, puisque les gamins roulaient de plus en plus vite, avec des moyens de protection de moins en moins importants. Avec Patrick Serre, un urgentiste qui travaille avec moi, nous avons entrepris une analyse des dossiers, afin de concrétiser un plan de communication. Ensuite, nous avons décidé d'aller sur le terrain en accord avec l'inspection de l'académie. Le message véhiculé par un professionnel ne serait pas le même que celui d'un professeur, ce qui se vérifie à chaque intervention dans les collèges et lycées. Pourquoi ? Parce que nous sommes bénévoles, nous déplaçant sur nos heures de travail, et en mission avec l'accord de l'hôpital. Nous bénéficions d'un respect important et notre message porte. Nous présentons notamment un diaporama avant de discuter avec la salle. Nous avons actuellement touché environ 6.000 personnes, dont 4/5e d'enfants. Chaque année, 4 ou 5 interventions sont réalisées pendant la semaine de la sécurité routière.Depuis, c'est l'effet boule de neige, nombre de personnes nous contactent pour des interventions spécifiques. Et après les scooters et les enfants, nous nous adressons de plus en plus aux adultes.Le monde du travail fait appel à nous, comme c'était le cas de Siemens, qui a complètement arrêté la production de l'usine durant une heure lors de notre intervention. Elle a donc perdu de l'argent, mais cette somme a ensuite été rattrapée pour deux raisons : il y a eu moins d'accident lors des trajets et des visites par les VRP, et moins d'accidents de la voie publique hors trajet, car les gens faisaient davantage attention Et enfin, il y a eu une diminution de leur côte part d'accident du travail, en raison d'un moindre besoin de remboursement par la Sécu pour accident du travail.Aujourd'hui nous sommes appelés régulièrement par la CPAM, par des entreprises, et plus récemment, par une association à but non lucratif, Aramis (Association pour la récupération des points perdus lors de la conduite). Maintenant, lorsque ce sont des récidivistes, les juges leur retirent leur permis, et les condamnent, entres autres peines, pour le récupérer, à passer un stage payant dans lequel on m'a demander d'intervenir en tant que médecin.

e-sante : Quel est l'impact ?

Dr Laurent Pidhorz : Comme pour toute action de prévention, c'est impalpable. Mais si parmi l'auditoire, une seule personne qui devait avoir un accident ne l'a pas grâce à notre message, alors Patrick Serre et moi-même aurons gagné, mais nous ne le saurons jamais…

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.