Repérer la maladie d’Alzheimer sans se tromper
Sommaire

Les troubles de l’attention, ce n’est pas forcément la maladie d’Alzheimer !

Passé la soixantaine, il est trop facile de mettre un problème d’attention sur le compte de la maladie d’Alzheimer. D’autres explications existent :

Déjà, nous sommes très sollicités dans la vie quotidienne. Nous réalisons alors un tri personnel entre des informations primordiales et d’autres qui nous apparaissent secondaires, banales. Oublier où l’on a posé ses lunettes n’est pas forcément un symptôme d’Alzheimer, quand, par exemple, notre attention a été captée au même moment par une sonnerie de téléphone. Or avec l’âge, cet état de recherche permanente d’objets ou d’informations nous inquiète parfois, trop souvent à tort.

De plus, les troubles du sommeil, plus fréquents en vieillissant, contribuent beaucoup aux troubles attentionnels.

La dépression aussi, avec son ressenti émotionnel douloureux, ses ruminations. La personne dépressive, centrée sur sa souffrance, a des troubles majeurs de l’attention, de la concentration. Il en est de même avec l’anxiété, où l’information est captée de façon superficielle et la personne ne la retient pas.

Attention, certains médicaments -très utiles- bloquent aussi les ressources attentionnelles, comme les benzodiazépines, les médicaments anticholinergiques (antispasmodiques gastro-intestinaux ou urinaires comme le ditropan ou la solifénacine…)

Oublier le nom d’une personne, c’est forcément la maladie d’Alzheimer ?

On sait que le malade d’Alzheimer se remémore des souvenirs anciens, mais pas de ce qu’il a fait il y a quelques jours ou heures auparavant. Néanmoins, oublier le nom d’un ami de longue date ne signifie pas pour autant que c’est une démence d’Alzheimer. C’est le syndrome « du bout de la langue » : « je sais que je le sais, mais j’ai du mal à le retrouver ». Il fait appel à une autre démarche que l’enregistrement par le cerveau d’une information en un souvenir : c’est plutôt la capacité à activer les stratégies de récupération des informations déjà stockées. Elle dépend de l’intégrité d’autres régions du cerveau et, en particulier, des régions frontales dont l’activité peut diminuer légèrement avec l’âge.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source :  D’après un entretien avec le Pr Bruno Dubois neurologue, Directeur du Centre des Maladies Cognitives et Comportementale à l’Hôpital de la Salpêtrière (Paris).