Un proche atteint d'un cancer : comment le soutenir ?
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Comment ne pas craquer doucement, au fil des mois, quand on porte et supporte autant, sans souvent être soutenu soi-même ?

Il est vrai que si le patient reçoit souvent soutien et appui, le ressenti de l'entourage est parfois négligé, il ne focalise pas l'attention. Aussi est-il essentiel de savoir se préserver, de ne pas tout consacrer à la maladie. Cela demande forcément des aménagements, éventuellement une aide matérielle. Conserver ses activités de loisirs (et son travail), savoir s'échapper quelques heures, sortir de la pathologie, sont des impératifs qui permettent de récupérer et de reprendre des forces.Il faut pouvoir continuer à penser un peu à soi égoïstement, c'est nécessaire pour mieux soutenir l'autre. Et puis, il ne faut pas hésiter à se faire aider psychologiquement si besoin. Des consultations spécialisées sont proposées pour l'entourage par certains centres de soins, et par les associations en lien avec le cancer. Des groupes de parole sont mis en place, qui permettent de partager et de se rendre compte que l'on n'est pas tout seul à éprouver ces tourments… Le proche aide, mais il a parfois besoin d'être épaulé, d'être écouté, de se confier.

Comment être un soutien efficace quand on est soi-même bouleversé par la maladie de celui ou celle auquel on tient, et auquel on ne veut pas communiquer ses propres angoisses ?

Chacun peut connaître des moments d'intense découragement, d'épuisement physique ou moral, qui sont légitimes. Le cancer est une affection « de longue durée », face à laquelle il faut tenir bon. Mais il ne faut pas pour autant se couper de ses émotions et sentiments, masquer son chagrin ou ses angoisses, juste pour ne pas inquiéter le malade. En effet, on risque alors de s'isoler dans sa souffrance, et l'on voit des êtres très liés se refermer sur soi comme s'écarter l'un de l'autre.Or, l'enjeu de la maladie, de l'épreuve, c'est de la partager, de la traverser ensemble. Cela demande que l'on accepte d'entendre les craintes de l'être touché, l'idée de la mort qui rôde : écouter, mais aussi oser dire son ressenti, même si c'est dans les larmes et les émotions fortes. Rien n'est tabou, tout peut être verbalisé, même sa peur, même ses difficultés personnelles, et même ses envies de fuir la maladie… Il faut éviter les non-dits, libérer ce que l'on a sur le coeur, pour ne plus être encombré par ses émotions, quitte à le faire dans un lieu spécifique (le cabinet d'un spécialiste par exemple, ou un groupe de parole). Enfin, il faut admettre de ne pas pouvoir tout faire ni tout prendre en charge. On n'a pas toujours la bonne réponse optimiste.

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Source : Propos recueillis par Isabelle Delaleu Fondamental N° 113