Alcool et grossesse : un bébé par jour naît avec des troubles

L'alcool, même à faible dose, expose à des conséquences néfastes sur le développement du fœtus. Un enfant par jour naitrait ainsi avec des troubles liés à une alcoolisation durant la grossesse.  
© Istock

Une femme sur 10 déclare avoir consommé de l'alcool occasionnellement pendant sa grossesse. Santé publique France alerte sur cette pratique à risque, en prévision de la journée mondiale du syndrome d’alcoolisation fœtale qui se tiendra le 9 septembre 2018.

Lorsqu'une femme consomme de l'alcool durant sa grossesse, elle expose son enfant à de futures complications : retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations… Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) en est la forme la plus grave.

Une estimation en dessous de la réalité

Entre 2006 et 2013, 3 207 nouveau-nés (soit environ une naissance par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale. Parmi-eux 452 (soit plus d'une naissance par semaine) ont été diagnostiqué avec un SAF.

Des chiffres bien en dessous de la réalité, selon Santé Publique France. Cette estimation ne rassemble en effet que les enfants diagnostiqués à la naissance. Les troubles liés à l'alcoolisation foetale sont pourtant difficiles à déceler à cette période.

Dans le cas du SAF, le diagnostic à la naissance repose principalement sur un ensemble d'anomalies du visage appelée dysmorphie faciale. La maladie peut cependant se manifester de manière plus discrète ou plus tard (troubles dans l'apprentissage et de la coissance par exemple). C'est pourquoi une bonne partie des diagnostics du SAF ne sont posés "qu'à l'âge préscolaire ou scolaire", selon une étude publié dans le Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, en 2008.

Les dangers d'une consommation occasionnelle

Près de six femmes sur 10 déclarent avoir été informées sur les risques de la consommation d’alcool par le médecin ou la sage-femme les suivant ou les ayant suivies. Alors comment expliquer la forte prévalence du SAF parmi les naissances ? Il semblerait que le problème vienne de la consommation occasionnelle d'alcool, considérée comme sans conséquences pour le foetus.

Une idée reçue que souhaite démonter Santé Publique France, à travers une vaste campagne média, à partir du 9 septembre. "Parce qu’aujourd’hui personne ne peut affirmer qu’un seul verre soit sans risque pour le bébé : par précaution, zéro alcool pendant la grossesse" sera le principal message communiqué par l'organisme.

Du côté du gouvernement, des mesures sur le sujet sont prévues. "On va avoir une politique très ferme sur l'alcoolisation des femmes enceintes" avait déclaré Agnès Buzyn, le 26 juin 2018. La ministre de la Santé avait alors annoncé le projet d'un nouveau logo "zéro alcool" sur les boissons alcoolisées.

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Source : Journée mondiale du SAF : premières estimations nationales des troubles causés par la consommation d’alcool et une campagne nationale, Santé Publique France, 4 septembre 2018.
Croissance intra-utérine des enfants porteurs de syndrome d'alcoolisation foetal, D. Subtil, N. Lelong, C. Samaille-Villette and al., Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 9 mars 2008.