Alcool : des risques pour la santé, même à faible dose

Les effets protecteur d'une faible consommation d'alcool ont été remis en cause par une étude américaine. Même à faible dose, l'alcool augmenterait le risque de développer un cancer. 
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10% des décès chez les 15-49 ans sont attribués à l'alcool dans le monde. Les risques d'une consommation à haute dose de la boisson sont connus de la population. Néanmoins, une faible consommation d'alcool reste considérée comme protectrice par certains. Une idée que balayent des chercheurs américains dans une étude publiée dans la revue The Lancet, le 23 août 2018.

Les scientifiques ont analysé des données sur la consommation d'alcool et le taux de mortalité de 195 pays. Il apparaît qu'en 2016 :

  • il y avait 35,5% de buveurs d'alcool dans le monde, parmi lesquels 25% de femmes et 39% d'hommes
  • la quantité d'alcool moyenne consommée par jour était de 0,73 unité d'alcool pour les femmes et 1,7 unité d'alcool pour les hommes (une unité d'alcool = 10 g d'alcool pur = un verre de 10 cl de vin à 12,5 % par exemple ndlr)
  • le risque d'une mort prématurée augmentait de façon monotone avec la consommation d'alcool; parmi les causes de décès imputables à l'alcool, on compte la tuberculose ou encore les accidents de la route
  • une consommation d'alcool, même faible, exposait à un risque de mort prématuré. 

Des risques, même à faible dose

Les auteurs de l'étude reconnaissent les effets protecteurs d'une faible consommation d'alcool dans la survenue d'une cardiopathie systémique ou du diabète chez les femmes. Cependant, "ces effets protecteurs ont été compensés par les risques associés aux cancers" continuent-ils. Les scientifiques concluent que "le niveau de consommation qui minimise les pertes de santé est nul".

En janvier 2018, une étude alertait déjà sur le risque de lésions au foie d'une consommation de deux verres d'alcool par jou r. Pour chaque gramme d'éthanol ingéré, le risque de cirrhose et autres pathologies du foie augmenterait de 2 % par rapport aux abstinents, avaient alors indiqué les auteurs de l'étude.

La France fixe néanmoins la limite maximale recommandée à 10 verres d'alcool par semaine depuis mai 2017. Une recommandation qui apparaît laxiste pour plusieurs médecins. Neuf d'entre eux ont appelé, en avril 2018, à l'instauration d'un "prix plancher" sur toutes les boissons alcoolisées, sous la forme d'une taxe. 

Parmi les complications de l’abus d’alcool, les maladies du foie sont les plus fréquentes. Le foie est ainsi le principal organe assurant la transformation de l’éthanol contenu dans les boissons alcoolisées. En cas de fatigue et de douleurs hépatiques, il est essentiel de cesser toute consommation d’alcool et de boire des quantités d’eau suffisantes pour purifier le foie. Un régime alimentaire adapté doit également être mis en place.

 

Vidéo : Cirrhose hépatique

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Source : Alcohol use and burden for 195 countries and territories, 1990–2016: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2016, GBD 2016 Alcohol Collaborators, The Lancet, 23 août 2018