Ces drogues illégales qui pourraient vous guérir

LSD, champignons hallucinogènes, kétamine… Dans l'esprit collectif, ces substances psychédéliques sont associées aux mouvements hippies des années 1960 ou aux soirées festives. Mais elles font aujourd'hui leur grand retour en laboratoire. Elles pourraient servir à traiter des troubles psychiatriques ou neurologiques très courants.
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Elles ont connu leur apogée dans les années 1960, au cœur du mouvement hippie. Avant d'effectuer un discret retour dans les soirées branchées. La plupart des drogues psychédéliques sont aujourd'hui interdites.

Et pourtant, LSD, kétamine et autres produits psychédéliques ne se limitent plus à leurs effets planants. Partout dans le monde, des équipes de recherche se sont emparées de ces drogues. L'objectif : comprendre en quoi elles pourraient aider à soulager certains troubles neurologiques et maladies psychiatriques.

"On se tourne vers ces substances parce qu'on a besoin de nouvelles méthodes thérapeutiques pour venir à bout des résistances, nous explique le Pr Philippe Fossati, psychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Ces substances représentent de nouveaux acteurs. " Et celles intéressent ce chef d'équipe à l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM). L'Institut va, en effet, ouvrir une plateforme favorisant les essais thérapeutiques et la découverte de nouveaux produits, baptisée Neurotrial.

Des simples travaux théoriques aux essais cliniques, ce secteur bénéficie d'un vrai regain d'intérêt. Mais un travail d'orfèvre est nécessaire, car les effets secondaires de ces traitements peuvent être lourds. Quelles sont les pistes les plus intéressantes ? E-Santé fait le point.

L'ectasy contre le stress post-traumatique

C'est sans doute dans les troubles mentaux que l'usage des produits psychédéliques est le plus prometteur. Et particulièrement contre le trouble de stress post-traumatique (TSPT) qui résiste souvent aux prises en charge.

Aux Etats-Unis, un essai pilote a été organisé auprès de 20 patients qui ont reçu de la MDMA – aussi connue comme l'ecstasy. Ces volontaires ont poursuivi les séances de psychothérapie en prenant soit de la MDMA, soit un placebo. Sans effet secondaire majeur, la plupart de ces participants ont vu leur état s'améliorer de manière significative.

Les effets planants de cette drogue ne peuvent pas être exclus. "Ces effets dissociatifs peuvent être utilisés pour faciliter un processus psychothérapeutique, souligne le Pr Philippe Fossati. On crée un état d'hypnose induit par les médicaments pour faciliter la plasticité cérébrale, ce qui peut améliorer l'efficacité de la thérapie."

Plusieurs mois après l'étude, ces bénéfices s'observaient toujours. Seules deux personnes ont connu une rechute. "La plupart de ces individus souffraient d'un TSPT sévère, qui ne répondait pas aux traitements disponibles; leurs symptômes ont été soulagés durablement par une psychothérapie assistée sous MDMA", se sont félicités les scientifiques.

Vidéo : La dépression expliquée en vidéo

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Source : Beckley Foundation – Psychedelic Research, Changing Minds
Microdosing: People who take LSD with breakfast, documentaire de la BBC
Can Psychedelics Be Therapy? Allow Research to Find Out, New York Times