Hypersensibilité aux ondes : la souffrance doit être reconnue selon une agence

Les personnes qui se disent atteintes d'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques souffrent réellement, selon un rapport. Il plaide en faveur d'une meilleure prise en compte de cette douleur.
© Istock

Ils fuient le moindre réseau Wi-Fi. Les téléphones portables les font souffrir. Eux, ce sont les personnes hypersensibles aux ondes électromagnétiques. Le trouble dont souffrent ces malheureux mystifie la communauté scientifique.

Mais l'absence de preuve ne doit pas mener au mépris de ces patients, rappelle l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un rapport. Elle appelle les professionnel.le.s de santé à tenir compte de la souffrance exprimée. Et de poursuivre les recherches.

Car à l'heure actuelle, un grand flou règne autour de l'intolérance aux ondes électromagnétiques.

Aucune preuve solide

Selon les critères fixés par l'Organisation Mondiale de la Santé, elle correspond à trois grandes lignes : le patient souffre de symptômes divers (maux de tête, troubles du sommeil, isolement social, etc), qu'il attribue aux champs en question, mais qu'aucun examen clinique ou biologique ne peut confirmer.

Voilà qui résume bien la "grande complexité" d'un trouble qui n'est pas reconnu officiellement. D'autant qu'il peut être associé à d'autres affections mal maîtrisées par le corps médical : fibromyalgie, migraines, acouphènes… voire même l'intolérance aux odeurs chimiques.

L'Anses admet une chose : la souffrance des personnes souffrant d'hypersensibilité électromagnétique est réelle. Elle affecte la vie quotidienne. Il est donc impensable de la balayer d'un revers de main.

Mais pour ce qui est des explications, il n'existe aucune "preuve expérimentale solide permettant d'établir un lien de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS", tranche l'Anses.

Comprendre les origines du trouble

Diverses études ont été menées sur le sujet, et elles sont de qualité variable, déplore l'Agence dans son rapport. Une chose est sûre, l'être humain n'apparaît pas capable de percevoir les champs électromagnétiques.

Certains scientifiques évoquent donc un effet nocebo. Il fonctionne sur le même principe que l'effet placebo, à un détail près : c'est le fait de croire qu'il y a aura des effets douloureux qui les favorise. D'autres ont évoqué des perturbations du système nerveux autonome, même en l'absence d'éléments déclencheurs.

Mais vu la mauvaise qualité des études – menées sur de petites populations, sans comparaison avec des personnes en bonne santé –, l'Anses juge nécessaire de poursuivre la recherche, afin de comprendre dans quel cadre évoluent les personnes souffrant d'hypersensibilité aux champs électromagnétiques.

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Source : Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques : amplifier l’effort de recherche et adapter la prise en charge des personnes concernées, Anses, 27 mars 2018