Le dépistage du cancer du col de l'utérus bientôt pris en charge à 100%, annonce Agnès Buzyn

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé dimanche 25 mars sur France Inter que le gouvernement va "prendre en charge à 100% le dépistage du cancer du col de l'utérus" pour "éviter 3000 cas de cancer inutiles par an".
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Il ne fait pas vraiment peur. Pourtant le cancer du col de l'utérus est le 12e plus fréquent chez la femme avec plus de 2500 nouveaux cas diagnostiques chaque année. Dimanche 25 mars au soir sur France Inter, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé que son dépistage sera bientôt "pris en charge à 100%". "Toutes les femmes qui n'auront pas fait de frottis pendant trois ans seront amenées à faire un frottis pris en charge à 100%. (...) Cela va éviter 3 000 cas de cancer du col inutiles par an et 1 000 morts par an" a-t-elle indiqué.

Frottis anormal : le passage d'une colposcopie pour déterminer la gravité des lésions

Pour rappel, un cancer du col de l’utérus est suspecté si une anomalie est décelée lors d’un  examen de dépistage (frottis cervico-utérin) ou si des  symptômes  sont apparus. Pour établir le diagnostic, des prélèvements (biopsies ou conisation) sont réalisés au niveau des lésions. Ces prélèvements sont réalisés par colposcopie  : "Il ne concerne que les patientes qui ont un résultat de frottis  anormal, deux tests positifs au papillomavirus sur un an, ou chez qui le gynécologue a cru voir des anomalies à l'œil nu" nous expliquait récemment le Dr Jean-Luc Mergui. En analysant les cellules qui tapissent le col de l'utérus, les spécialistes recherchent des anomalies qui peuvent révéler la présence d'une lésion. Et  celles-ci ne mènent pas forcément à un cancer . Les lésions sont classées en plusieurs catégories. Celles dites "de haut grade" risquent de se transformer en cancer. "Dans 10 à 15 % des cas, la biopsie nous permet de les repérer, chiffre le Dr Bergeron. Dans de rares cas, elle montre une lésion invasive mais le médecin l'aura sûrement vue à l'examen." Les lésions "de bas grade" révèlent, quant à elles, la présence d'une infection à papillomavirus sans gravité. "On peut les comparer aux verrues sur la peau", illustre l'anatomo-cyto-pathologiste.

L’étendue de la maladie est ensuite déterminée grâce à des examens d’imagerie et en particulier par une IRM du pelvis. L’ensemble des examens du diagnostic permet de caractériser précisément chaque cancer et de définir le type de cellules impliquées (type histologique), la profondeur de la tumeur dans la muqueuse, son extension éventuelle aux organes voisins ou aux ganglions lymphatiques proches et son extension éventuelle à des organes éloignés (métastases). 

En cause de ce cancer : le virus HPV

La cause principale du cancer du col de l’utérus est une infection persistante par un virus qui se transmet par voie sexuelle : l e fameux papillomavirus humain ou HPV (human papillomavirus). Quand  ce virus s’installe durablement au niveau du col de l’utérus, il peut provoquer des modifications de l’épithélium et entraîner des lésions dites " précancéreuses". "Dans de rares cas, il arrive que ces lésions évoluent  vers un cancer . Cette évolution est lente puisqu’un cancer apparaît généralement 10 à 15 ans après l’infection persistante par le virus" précise l'Institut national du cancer.

Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus très fréquemment rencontrés dans l'environnement. Environ une centaine de types d'HPV sont actuellement connus dont certains se transmettent par voie sexuelle. Seuls quelques-uns de ces types, HPV 16, 18, 31, 33, 45 (papillomavirus à haut risque) peuvent être à l'origine d'un cancer du col de l'utérus. 

Vidéo : Le cancer de l'utérus expliqué en vidéo

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Source : - Le cancer du col de l'utérus : points clés, Inca