Cette femme a eu 14 vers extraits de sa paupière

14 vers extraits de la paupière d'une jeune femme aux Etats-Unis. Fait étrange, cette espèce de ver ne contamine pas habituellement les humains, mais plutôt les animaux.

Non pas un, ni deux mais 14 vers  se trouvaient dans l'oeil d'une jeune femme aux Etats-Unis. Le plus étrange, c'est que cette espèce de ver ne contamine que les animaux habituellement. Ce cas si particulier a été étudié par des chercheurs américains, qui ont publié leur rapport dans le Journal Américain de la Médecine Tropicale et de l'hygiène.

Abby Beckley, 26 ans, a vécu une expérience bien particulière durant 20 jours. En effet, la jeune femme a cohabité avec des vers présents dans son oeil. Plus de peur que de mal, puisque la jeune femme s'en sort sans aucune séquelle à l'oeil... et les parasites ont aujourd'hui disparu.

Alors qu'elle se trouvait en Alaska pour pêcher, Abby a ressenti une démangeaison dans son oeil gauche, similaire à la sensation d'un cil coincé dans la paupière. Comme elle l'explique dans une interview accordée à CNN, "c'était comme quand un cil vous pique".

20 jours de calvaire

L'ami présent avec elle ne trouvant rien, elle laisse tomber avant de vérifier par elle-même quelques jours plus tard. Pour ce faire elle pince sa paupière et en retire un ver transparent d'environ 1.25 cm. Le petit parasite est encore vivant à ce moment-là, avant de définitivement mourir quelques secondes plus tard.

La douleur ne cesse pas, conduisant Abby à se rendre à l'hôpital où les médecins retirent 5 vers supplémentaires de son oeil. Les médecins envoient les vers à un pathologiste pour qu'il les analyse et les identifie.

Et là, surprise, il s'agit d'une espèce de vers infectant d'ordinaire des animaux, même si quelques cas avaient déjà été observés. Mais ce qui rend ce cas unique, c'est qu'il s'agit du Thelazia guloza (infecte les bovins) qui n'a jamais infecté d'humain jusqu'ici.

Durant 20 jours, la jeune femme et ses médecins ont continué à retirer des vers de son oeil gauche. Au total, 14 ont été extraits. Plutôt que de lui donner un antiparasitaire qui aurait pu laisser des cicatrices dans son oeil, les médecins ont choisi l'extraction manuelle de chaque vers. Aujourd'hui débarassée, la jeune femme n'a plus aucun symptôme et aucun parasite n'a été de nouveau observé dans son oeil. De plus, elle ne garde aucune séquelle.

Des cas rarement observés

Jusqu'ici seulement deux espèces de Thelazia avaient été observées chez l'homme, puisqu'il s'agit d'un vers infectant les animaux. La première espèce de ver est le Thelazia callipaeda qui a été observé en Asie et Europe. Le Thelazia californiensis, de son côté, a été retrouvé aux Etats-Unis.

Mais ici, nous avons affaire à une nouvelle espèce infectant l'homme, le Thelazia guloza. Communément appelé "le ver de l'oeil du bovin", cette infection est transmise habituellement par les mouches qui se nourrissent des sécrétions lacrymales de l'animal. Les seuls cas humains observés concernaient des communautés où les populations étaient en contact rapproché avec des animaux et où les conditions de vie étaient difficiles.

Généralement les personnes infectées sont soit âgées, soit il s'agit d'enfants qui peuvent être moins en mesure d'éloigner les mouches de leurs yeux. Ici, la jeune femme infectée ne rentre pas dans les cases des autres cas d'infection observés. C'est pour ces raisons que cette histoire fascine les scientifiques aux Etats-Unis... qui ont conservé les vers dans du formol afin de mieux pouvoir les étudier.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : "I looked at it, and it was moving" : Worm in woman's eye leads to unique discovery. CNN Health +. 13 février 2018
Case Report : Conjunctival Infestation with Thelazia guloza : A Novel Agent Of Human Thelaziasis in the United Stares. Richard S Bradbury, Kathleen V Breen, Erin M Bonura, John W Hoyt et Henry S Bishop. The American Journal of Tropical Medecine and Hygiene/ 12 février 2018