Le vélo n’a pas d’impact sur la fonction sexuelle des hommes

Les cyclistes ne seraient pas plus exposés à un risque de troubles sexuels ou urinaires  que les autres sportifs, selon une étude.
© Istock

Les hommes tiennent à leurs bijoux de famille, c'est bien connu. A tel point que certains refusent de monter en selle, dans l'idée de les préserver. Que ces inquiets se rassurent : la pratique du vélo n'a pas d'impact sur leur virilité, à en croire une étude parue dans le Journal of Urology.

Selon les auteurs de ces travaux, cette appréhension s'explique assez facilement. Le cyclisme est un sport qui se pratique en position assise. Cela signifie qu'une pression est exercée sur le périnée.

"La région périnéale est soumise à 3 types d'agression au contact de la selle : les frottements, les compressions et les microtraumatismes", confirment Pierre Bauer et Isabelle Etienney dans la revue Gastroentérologie Clinique et Biologique.

Des érections plus vigoureuses

Mais ces agressions seraient inoffensives, d'après les résultats obtenus par l'université de Californie à San Francisco (Etats-Unis). Ils s'appuient sur l'examen détaillé de 2 700 cyclistes, 500 nageurs et 800 adeptes de la course à pied. Plusieurs disciplines ont été choisies afin de comparer l'impact du vélo par rapport aux autres sports.

Ces volontaires ont rempli de multiples questionnaires et tests. Les hommes qui chevauchent la petite reine ont, en plus, détaillé l'équipement qu'ils utilisaient – du type de selle aux sous-vêtements portés lors de la pratique.

A partir de ces informations, les scientifiques ont formé deux groupes : ceux qui faisaient du vélo de longues heures et ceux qui le sortaient pour de plus petites périodes. Quelle que soit la durée, le résultat est le même. La fonction sexuelle ou urinaire des hommes est la même chez les cyclistes que les autres sportifs.

Le vélo n'est, en fait, un problème que pour un trouble : le rétrécissement de l'urètre (sténose urétrale). Le cyclisme double le risque d'en souffrir par rapport aux autres disciplines. Mais que les hommes se rassurent : la pratique est aussi associée à une meilleure fonction érectile.

Quelques conseils pour plus de confort

"Ces résultats sont, à mon sens, un encouragement pour les cyclistes, commente Benjamin Breyer, co-auteur de l'étude. Le vélo apporte des bénéfices cardiovasculaires considérables et a un faible impact sur les articulations."

S'il est vrai que la selle peut, sur de longues périodes, provoquer un engourdissement des parties génitales, cela peut être évité. Les chercheurs ont constaté que les hommes qui pédalent en danseuse au moins 20 % du temps sont quelque peu épargnés. "Le changement fréquent de position sur la selle et les pauses diminuent la fréquence des troubles périnéaux", soulignaient déjà Pierre Bauer et Isabelle Etienney dans leur revue.

Baisser le guidon peut aussi être une méthode efficace. En effet, une selle mal réglée ou inadaptée et un guidon trop haut peuvent favoriser certains troubles. Mais cela ne suffit pas. "Il faut assurer un entretien correct de la peau de chamois et une hygiène locale correcte, afin d'éviter le risque de voir s'installer une lésion périnéale qui peut se surinfecter", recommandent les Français.

Une fois ces conseils appliqués, vous n'avez plus d'excuses pour ne pas sortir votre VTT - pour une ballade en forêt ou pour aller travailler.

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Source : Cycling, and Male Sexual and Urinary Function: Results from a Large, Multinational, Cross-Sectional Study, Mohannad A. Awad, The Journal of Urology, 8 janvier 2018
Affections périnéales liées au sport, Pierre Bauer et Isabelle Etienney, Gastroentérologie Clinique et Biologique, novembre 2003